Monoprix : le travail de nuit... nuit-il ?

Quatre-vingt-quatorze magasins Monoprix qui pratiquaient des nocturnes jusqu'à 22h dans plusieurs villes françaises, dont Paris, sont désormais contraints de fermer à 21h en raison de l'opposition de la CGT à un accord interne sur le travail en soirée. Le Monoprix des Champs-Elysées, qui ne baissait ses rideaux qu’à minuit, est aussi concerné.
Après Sephora, c’est au tour des enseignes Monoprix d’abandonner leurs nocturnes : les quatre-vingt-quatorze magasins Monoprix, sur les 300 existants sur le territoire, qui ne baissaient leurs rideaux qu’à 22h dans plusieurs villes françaises devront avancer d’une heure leur fermeture. En cause : l’opposition de la CGT à un accord interne sur le travail en soirée, négocié après un arrêt de la cour d'appel de Versailles qui avait invalidé en avril dernier un accord d'entreprise de 2006.
Plus de nocturnes sur les Champs-Elysées
Le jugement, qui faisait suite à une procédure lancée par l'intersyndicale du commerce de Paris (CGT, CFDT, FO, SECI, SUD et CGC) contre Sephora, a provoqué un tollé et relance les discussions sur l’assouplissement ou non de la législation sur le travail en soirée. Jusqu’ici, seuls trois supermarchés parisiens de l'enseigne de centre-ville ouvraient au-delà de 22 heures : parmi eux, la célèbre enseigne des Champs-Elysées, célèbre pour ses nocturnes jusqu’à minuit.
Est-ce que permettre à Monoprix de gagner plus d'argent en vendant des yaourts plus tard le soir vaut-il le coup de mettre la santé des salariés dans la balance ?
Si pour la CGT le "travail de nuit... nuit ", Monoprix assure que le nouvel accord négocié prévoyait notamment des majorations de 25 à 35% des salaires, des repos compensateurs supplémentaires ainsi que des mesures sur la sécurité ou la mobilité des salariés concernés. Et qu’il avait en outre été signé par trois syndicats, approuvé par le Comité Central d'Entreprise ainsi que par 81% des CHSCT (Comités d'hygiène et de sécurité) des magasins fermant après 21h.
"Permettre à Monoprix de gagner plus d'argent en vendant des yaourts plus tard le soir vaut-il le coup de mettre la santé des salariés dans la balance ? ", s'interroge le secrétaire général de la section commerce de la CGT à Paris :
E monoprix
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L’enseigne n’a pas encore évoqué de suppressions de postes, et entend se donner "plusieurs semaines " pour "s’organiser ".