
Un festival ouvert sur le monde ! Montpellier Danse est chevillé au mouvement bouillonnant de la Nouvelle danse et de ses prolongements.
Le 37è Festival Montpellier Danse donne l’occasion de voir les spectacles de plusieurs générations d’artistes. De Lucinda Childs, Hans van Manen ou Merce Cunningham à la génération d’Angelin Preljocaj, Mathilde Monnier, Bernardo Montet ou Marie Chouinard pour arriver aux jeunes artistes comme Daniel Linehan, Nadia Beugré, Marlene Monteiro Freitas ou Sharon Eyal.
Le programme du Festival Montpellier Danse interroge la danse au travers de ses influences, de ses institutions… et tend vers le mélange des genres et des compagnies entre elles.
Entretien avec Jean-Paul Montanari, directeur de Montpellier Danse et de l'Agora, cité internationale de la danse, par Nathalie Becquets et Alexis Ruiz-Salmeron à lire dans son intégralité.
Depuis 2007, Montpellier Danse dispose d’un théâtre qui lui est intégralement dévolu : le Chai du Terral à Saint-Jean-de-Védas. Cette permanence complète celle du siège de son équipe, dans l’Agora, cité internationale de la danse, partagée avec le Centre chorégraphique national dirigé par Mathilde Monnier, au couvent des Ursulines, en plein cœur de la vieille ville. Le festival et la saison se déploient en outre dans une douzaine d’autres salles. Tout autant, les représentations dans les communes de l’agglomération et sur les places de Montpellier sont courantes. c’est tout le mouvement de la danse contemporaine de l’Hexagone qui se donne rendez-vous à Montpellier.
Les grandes créations des Diverrès et Montet, Chopinot, Larrieu, Decouflé, Bouvier-Obadia, Marin, etc, s’y produisent, en plus de, quasi systématiquement, celles de Dominique Bagouet, et plus tard Mathilde Monnier. En 1988, Régine Chopinot, Jean-Claude Gallotta, Maguy Marin et Dominique Bagouet y élaborent une déclaration commune, fort remarquée, sur l’état de leur art. Les compagnies et chorégraphes de plus grande notoriété internationale s’y produisent régulièrement (Batsheva, Nederland Dans Theater, Anne Teresa de Keersmaeker, William Forsythe, Sankaï Juku, Sasha Waltz, Jan Fabre, Saburo Teshigawara, etc).
Montpellier Danse a accompagné les quêtes, impulsé les tournants, questionné les tendances esthétiques du mouvement chorégraphique : dans les années 80, en contrepoint de l’option contemporaine, on y voit François Raffinot et Francine Lancelot propager une nouvelle esthétique baroque (et inviter Noureev à danser du Bach…).

On y met en exergue la notion de « nouvelle interprétation » (1991). Cette même année propose une vision du hip-hop infiltrée dans les quartiers populaires montpelliérains, croisée avec les apports new-yorkais les plus actuels. Ce même courant sera à nouveau valorisé en 2004, parvenu à sa pleine maturité esthétique.
En 1996 est réveillée la mémoire vivante de la post-modern dance (Steve Paxton, Yvonne Rainer, 1996). À la fin des années 90, via un partenariat soutenu avec l’AFAA (Association Française d’Action Artistique), une grande attention est portée aux nouveaux chorégraphes d’Afrique noire et d’autres pays émergents.

La programmation 2006 tourne son projecteur vers les modernités de la rive sud de la Méditerranée. Au tournant des années 2000, le décompte annuel baptisant chaque édition est remis à zéro (Montpellier Danse 01, Montpellier Danse 02, etc). Ces années développent un intérêt soutenu pour le renouvellement esthétique axé sur les nouvelles lectures du corps et la déconstruction de la représentation spectaculaire, conseillé par Laurent Goumarre. Les Jérôme Bel, Boris Charmatz, Emmanuelle Huyn, etc, bénéficient de parcours systématiques dans leurs jeunes œuvres. Raimund Hoghe attache intimement son nom à celui du festival. Ces années voient la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) implanter à Montpellier sa programmation du Vif du sujet / Des sujets à vif.
Source Montpellier Danse