Haricots verts ou barre chocolatée ? On a beau savoir que les légumes sont meilleurs pour notre santé, on a parfois du mal à les préférer aux friandises. La raison vient de la quantité de matière grise contenue dans deux régions du cerveau selon des chercheurs de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière.
Manger sainement, ça n'est pas toujours facile. Et pour certains d'entre nous, rien à faire, entre l'éclair au chocolat, certes bourré de sucre et la pomme, le choix ne sera pas rationnel ! Pourquoi ne sommes nous pas rationnels face aux recommandations de santé ? A cause de notre cerveau, affirme une équipe de chercheurs INSERM, CNRS et Sorbonne Université.
Ils ont proposé à des volontaires qui n'avaient pas mangé depuis 4 heures de choisir entre différents aliments et de dire la quantité qu'ils aimeraient manger. A la fin, ces personnes savaient qu'on leur donnerait l'un de ces aliments tirés au sort. Pendant la prise de décision, l'activité cérébrale de ces volontaires était suivie par IRM. Trois études montrent que deux régions du cortex préfrontal sont particulièrement actives et donc responsables : la région dorso-latérale et la région ventro-médiale explique Liane Schmit chercheuse en neurosciences cognitives à l'Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière.
"Ceux qui avaient plus de matière grise dans ces deux régions étaient plus capables d'autorégulation alimentaire , dire non à la barre de chocolat et oui aux choux de Bruxelles, des aliments moins bons au goût mais bons pour la santé". L'équipe a ensuite cherché à prédire les choix alimentaires des participants grâce à une 4ème étude en se basant sur la quantité de matière grise détectables dans les deux régions précédemment identifiées. Elle met en évidence une corrélation entre la matière grise et les stratégies de contrôle (se concentrer sur le goût et la santé). C'est la première fois qu'une différence anatomique joue un rôle dans la prise de décision individuelle.
Cette découverte pourrait avoir des implications à long terme sur le traitement de pathologies alimentaires comme l'obésité ou l'anorexie. Pour des thérapies comportementales ciblées ou pour lancer une stimulation électrique de ces régions du cortex préfrontal. La TMS comme on l'appelle est aujourd'hui utilisée pour soigner la dépression profonde.