Mort de Steve : émotion puis tensions dans les rues de Nantes
La manifestation de ce samedi en mémoire de Steve Maia Caniço, dont le corps a été retrouvé dans la Loire fin juillet, a été émouvante et pacifique. Celle organisée contre les violences policières a été, en revanche, émaillée de quelques violences et tensions.
Samedi matin, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées près de l'endroit où le corps de l'animateur périscolaire a été retrouvé en début de semaine. Certaines ont jeté des roses dans la Loire qui a retenu le corps du jeune homme pendant un mois. Un rassemblement en forme d'hommage, dans le respect, le calme et le souvenir.
Au pied de la grue jaune, lieu emblématique de Nantes, Maxime 17 ans est venu se recueillir. Il était aussi à la fête le soir de la fête de la musique "mais moi j'ai fini la soirée. On se pose des questions. Est-ce qu'on est vraiment en sécurité quand on fait la fête ?" se demande le jeune homme. Non loin de lui, un père de famille de 54 ans a la voix qui se brise quand il confie que "cela aurait pu être son gamin. À mon âge je ne pensais pas un jour manifester dans ce contexte".
Dans la première manifestation, la colère était là, mais elle était contenue.
Le second cortège de la journée suscitait plus d'inquiétudes. Il n'était pas présenté comme une marche en hommage au jeune homme, mais d'un rendez-vous plus politique sur l'utilisation des forces de l'ordre. Le mot d'ordre affiché est la "colère noire pour Steve". Noire comme la couleur portée par les Black Blocks, présent par moment en début de rassemblement.
Dès le début, la tension est vive, notamment autour de la préfecture, où des manifestants ont tenté d'enfoncer une porte d'accès avec un panneau de signalisation arraché. Quelques gaz lacrymogènes sont tirés, mais les forces de l'ordre restent à distance. La stratégie est visible : éviter le contact.
Un peu plus loin, sur le cours Saint-André, non loin de la cathédrale, le parvis est pris d'assaut par des manifestants habillés en noir, cagoulés, stratégie bien huilée. Le mobilier d'un festival de concerts de jazz en plein air est désossé. Chaises, tables, petites cabanes en bois : tout est démonté, en partie brûlé.
Là encore, les forces de l'ordre ne cherchent pas le contact. Le dispositif est statique, la priorité est de bloquer l'accès au centre-ville, et ses boutiques. Le périmètre interdit de manifestation par la préfecture est bouclé. Un hélicoptère survole la zone. Des incendies sont déclarés en plusieurs points de ce secteur, des zones de tension éclatent.
En milieu d'après-midi, le face à face entre forces de l'ordre et manifestants se fait de plus en plus proche, vers la place de la Bourse. Sans pour autant aboutir à un affrontement direct. Une sorte de jeu du chat et de la souris, ponctué par des jets de lacrymogènes et parfois de tirs de LBD comme l'affirme ce manifestant rencontré par nos confrères de France Bleu Loire Océan.
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Des rassemblements ont eu lieu -parfois à l'appel des gilets jaunes- dans d'autres villes en France comme à Paris, Montpellier, Saint-Etienne ou Toulouse, où quelques incidents sans gravité ont été signalés.