Moscou et Washington se mettent d'accord sur une trêve en Syrie

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Moscou et Washington se mettent d'accord sur une trêve en Syrie

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John Kerry et son homologue russe Sergei Lavrov, le 9 septembre à Genève
John Kerry et son homologue russe Sergei Lavrov, le 9 septembre à Genève
© Reuters - Kevin Lamarque

C'est peut-être un grand pas vers la fin de l'interminable conflit syrien, qui a fait plus de 400 000 morts en cinq ans et profondément bouleversé le paysage géopolitique.

États-Unis et Russie ont salué un accord majeur à Genève, qui ouvre la voie à une trêve nationale à compter de lundi, au coucher du soleil. Les deux pays vont aussi travailler en étroite coopération pour mettre en place des corridors sûrs pour des opérations humanitaires, et organiser des actions coordonnées contre le groupe État islamique, qui a depuis quelques années considérablement aggravé la situation sur place.

Pourquoi est-ce important ?

Parce que la Russie et les États-Unis, s'ils ont un ennemi commun, ont aussi des alliés ennemis. Washington a toujours préféré soutenir l'opposition syrienne qui réclame le départ du président syrien Bachar al-Assad, tandis que Moscou a systématiquement soutenu le dirigeant local, quelle que soit la violence de sa répression.

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Les soutiens extérieurs au conflit syrien
Les soutiens extérieurs au conflit syrien
© Radio France - Olivier Bénis

John Kerry veut désormais pouvoir compter sur l'aide de la Russie pour "faire pression sur le régime d'Assad pour mettre fin au conflit et revenir à la table des négociations pour faire la paix". Tout en ajoutant que cela devrait permettre de "mettre fin aux bombes barils, fin aux bombardements sans discernement et potentiellement changer la nature du conflit".

De son côté, la Turquie (directement engagée dans le conflit et voisine de la Syrie) s'est félicitée de cet accord. Elle a lancé le 24 août dernier une opération controversée pour chasser les djihadistes du nord de la Syrie tout en stoppant dans le même temps l'avancée des combattants kurdes dans la région.

Paris a également jugé "crucial" que l'accord signé dans la nuit de vendredi à samedi soit respecté sur place, "en particulier par le régime et ses soutiens", a prévenu Jean-Marc Ayrault. Le régime syrien a confirmé en fin de journée qu'il approuvait l'accord de trêve.