
Après deux ans de lutte contre l'Etat islamique, les Etats-Unis réunissent la coalition militaire internationale à Washington. Prochain objectif : faire tomber Mossoul en Irak.
Une quarantaine de ministres sont réunis ces jeudi et vendredi à Washington pour établir un plan d'action contre l'Etat islamique. Parmi eux : le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Si l'organisation Etat islamique a perdu du terrain en Irak et en Syrie, il a revendiqué ces dernières semaines les attaques de Nice, Istanbul, Bagdad ou Dacca qui ont fait des centaines de morts et de blessés.
Ces attentats "seront évidemment une préoccupation première dans les discussions", selon l'émissaire spécial du président américain Barack Obama auprès de la coalition.
Les Américains estiment que la coalition, qui a mené près de 14 000 frappes en deux ans, "réussit sur le terrain". Mais ils reconnaissent qu'il reste "encore beaucoup de travail" pour démanteler les réseaux djihadistes dans le monde.
Objectif : décapiter le "califat"
En Irak, après la reconquête de Fallouja par les forces irakiennes, la coalition a Mossoul en ligne de mire et veut passer à la vitesse supérieure. Mossoul a été autoproclamé capitale du "kalifat" par le groupe Etat islamique. Washington a annoncé l'envoi de centaines de soldats américains supplémentaires en Irak pour aider l'armée gouvernementale à combattre l'EI et reprendre Mossoul. Les Etats-Unis compteront alors plus de 4 600 militaires dans ce pays, dont ils s'étaient retirés militairement fin 2011.
Les forces irakiennes ont reconquis la base aérienne de Qayyarah, à une soixantaine de kilomètres au sud de la ville, qui sera un "tremplin vital" pour l'offensive sur Mossoul, selon des militaires américains.
François Hollande a annoncé lors de son allocution du 14 juillet, que la France allait renforcer l’appui aux Irakiens pour qu’ils reprennent Mossoul, avec l’aide de conseillers militaires français
L'EI perd du terrain mais n'est pas à terre
Selon Washington, le groupe islamiste a perdu en Irak et en Syrie respectivement près de 50% et entre 20% et 30% des territoires conquis en 2014.
Ecoutez les explications de Christian Chesnot
L'Etat islamique cède du terrain mais existe toujours
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Les djihadistes de l'Etat islamique encaissent les coups mais le point de rupture n'est pas encore atteint. Sur le terrain, le califat auto proclamé enregistre défaites sur défaites comme à Fallouja en Irak dernièrement. Il aurait perdu 40% du territoire qu'il contrôlait depuis 2014. Les têtes de ses chefs militaires tombent les unes après les autres, comme celle d'Omar le tchéchène, ministre de la défense du groupe Etat islamique, liquidé dans le nord de l'Irak.
Mais les progrès sont lents, car les djihadistes se dissimulent dans la population et sont rompus à toutes les techniques de guérilla urbaine.
Les divergences d'agenda politique entre Russes et Américains retardent aussi les plans de reconquête alors même que les soldats du califat ne sont plus en mesure de reprendre le terrain perdu.
"Nous allons renforcer les moyens de la coalition", a assuré mardi soir à Paris Manuel Valls. Le porte-parole américain de la coalition Peter Cook a lui aussi réclamé que "l'effort s'accélère" contre l'EI.

En Syrie, où la guerre a fait plus de 280 000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée à Londres, a affirmé mardi que près de 60 civils, dont des enfants, avaient péri dans des raids de la coalition près d'un village tenu par l'EI dans la province d'Alep.