Municipales : ces candidats qui profitent (ou pâtissent) d'une double investiture LR-LREM

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Municipales : ces candidats qui profitent (ou pâtissent) d'une double investiture LR-LREM

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© Maxppp - Jérémie Fuellringer

À l'approche des municipales de mars 2020, dans certaines villes, la droite des Républicains et la majorité La République en marche ont choisi de soutenir les mêmes candidats. Une double investiture tantôt saluée, tantôt déplorée par les élus.

On pourrait parler d'une "stratégie de la ventouse" : dans certaines villes où le maire sortant Les Républicains paraît suffisamment bien placé pour rempiler, le parti de la majorité à choisi d'apposer son label "approuvé par La République En Marche". Du côté des principaux concernés, la stratégie fait débat.

À Toulouse, "une très grande cohérence" avec la ligne de l'actuelle équipe municipale

Premier à recevoir cette double casquette : Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse. Loin d'un acte "d'opportunisme" de la part des Marcheurs, l'édile y voit "une très grande cohérence par rapport à ce qu'on faisait depuis six ans". Dans son équipe municipale actuelle en effet, "la moitié des membres n'appartiennent à aucune formation politique. Et les Toulousains ont choisi ça."

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Alors que son modèle séduise la majorité et s'exporte à l'échelle nationale, Jean-Luc Moudenc s'en félicite, et voit "une sorte de reconnaissance" de la part de LREM. "J'ai en moi cette conviction que les municipales rassemblent, parce qu'elles concernent des problèmes concrets de vie quotidienne."

À Rouen, "ça en dit long sur l'état de délabrement de LR"

Situation inverse dans la métropole normande : à Rouen, ce sont Les Républicains qui suivent les Marcheurs, en choisissant de se ranger derrière Jean-Louis Nouvel, chef d'entreprise et propriétaire du Stade Rouennais, le club de rugby local. 

La droite préfère donc un candidat estampillé LREM, et choisit par la même occasion d'ignorer son candidat maison : Jean-François Bures, vice-président LR du Conseil départemental de Seine-Maritime. Autant dire que le principal concerné est consterné, et accuse son parti de pactiser avec l'ennemi. "C'est choquant", confie-t-il. "Ça en dit long sur l'état du délabrement du parti." "Les Républicains se positionnent en fonction du choix de LREM, et ça me pose un problème majeur : ça veut dire que la droite disparaît des radars d'une métropole de 500 000 habitants, pour quelques places sur une liste !", poursuit Jean-François Bures.

À Saint-Germain-en-Laye, "tout ça est ridicule"

Autre cas de figure à Saint-Germain en Laye, en région parisienne. Ici, la "machine à soutien" semble s'être emballée un peu vite : Arnaud Péricard, maire divers droite, n'a pas encore dit s'il se représentait ou pas que, déjà, les macronistes tentent de lui mettre le grappin dessus. Pour le principal concerné, "tout ça est ridicule : les maires, à l'échelon local, sont apolitiques".

"Moi, je dis à tous ceux qui veulent me rejoindre, surtout : abandonnez votre étiquette politique ! Sans renoncer à leurs convictions, bien sûr. Mais un mandat municipal est un mandat de consensus et de rassemblement. Ça ne peut pas être un mandat partisan."

"Fichez-nous la paix !"

Le maire divers droite demande aux partis politiques "de respecter l'indépendance des communes et des maires. Fichez-nous la paix ! Laissez-nous gérer nos villes comme bon nous semble". Dans les Yvelines, Arnaud Péricard a fondé "Génération terrain", qui rassemble 200 élus locaux désireux de proposer une politique plus proche des gens.

D'autres cas de figure en France

D'autres élus ont aussi revêtu cette double casquette, rapporte Le Figaro. Il y a par exemple Jean-Baptiste Gagnoux, le maire sortant de Dole dans le Jura. L'édile étiqueté LR (qui n'a cependant pas renouvelé son adhésion depuis un an) a obtenu les deux investitures. 

À Angoulême, en Charente, le maire sortant Xavier Bonnefond, qui a quitté LR à l'automne 2018, a décroché le soutien de LREM. Mais la droite a tout de même choisi de le soutenir : Les Républicains ont désigné Guillaume Chupin, déjà conseiller municipal de la ville, comme "référent" pour former un accord avec Xavier Bonnefond. "Je le déplore mais c'est comme ça", regrette Philippe Lecorne, le patron local de LR, auprès du journal La Charente Libre.