Musées : Avec le numérique c'est leur public qu'ils étudient et conservent
Par Christine Siméone
Le numérique a changé la vie des musées. Désormais ils peuvent en savoir plus sur leurs visiteurs et leur rendre de meilleurs services.
Cette semaine avait lieu le Sitem, le salon international des musées et lieux de culture. C'est le rendez-vous des prestataires qui proposent aux musées des solutions pour exposer, guider les visiteurs, diffuser leur savoir, gérer leurs collections, etc…
80% des exposants sont des intervenants numérique : numérisation des collections, transformation des œuvres et objets exposés en objets connectés, guidage des visiteurs dans les expositions pour les visiteurs perdus, recommandations.
Le développement le plus fréquent des outils numériques consistent à diffuser l'information des musées, et le savoir concernant les œuvres qu'ils ont à montrer. Parfois, il s'agit d'une assistance à peine sophistiqué à la dissémination de contenus sur les réseaux sociaux, ou par d'autres moyens.
Diffuser la bonne parole
Bien des responsables de musées ou d'institutions n'étaient pas demandeuses de ce genre de service il y a encore trois ans, mais ils sont désormais convaincus de l'obligation d'être présents sur ce terrain.
Le Mucem a montré avec l'exposition Trésors du Quotidien que la diffusion par les visiteurs de leurs photos sur Flickr a atteint des records de vues que n’avaient jamais connus les collections en ligne sur le site du musée.
Ainsi la société Artips qui fournit une newsletter quotidienne pour raconter tous les jours une anecdotes originales sur une oeuvre d'art à ses abonnés est passée de 2 à 20 personnes en 3 ans. Elle a 500 000 abonnés et a convaincu 100 musées de faire par son intermédiaire la promotion de certaines de leurs oeuvres.
Artips fait travailler des collaborateurs, raconteurs d'histoire, qui ne seront rémunérés que si leurs anecdotes sont reprises dans des publications. En attendant l'écosystème Artips leur offre d'être connus auprès de ces abonnés. Un historien de l'art relit et corrige leurs textes avant diffusion. Artips vit de produits dérivés et en vendant au entreprise du e-learning pour aider le salariés à acquérir une meilleure culture générale.
Mettre le musée dans sa poche
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1 euro pour 100 chefs d’œuvres, 5 euros pour 600 œuvres, la nouvelle application du Musée du Louvre, monté par SmartApps, s'annonce désormais comme la marchandise à l'étal du marché. Une trivialité de nature à décontracté les plus retords aux nouvelles technologies.
L'application du Louvre, mise au point par SmartApps, est aussi un guide qui permet de ne pas se perdre, et il donne les infos essentielles sur les principales œuvres. L'audioguide en mieux, et embarqué dans son propre téléphone portable. Elle répond aux besoins immédiats des visiteurs. Elle permet enfin d'aller du Sacre de Napoélon à la Joconde sans se perdre.
Certaines des applications de ce type permettent de préparer sa visite, si on la télécharge avant, et se transforment désormais en album souvenir puisque on peut la garder et la consulter plus tard.
Frédéric Durand, directeur associé de SmartApps, a constaté des taux variables de téléchargement taux variables. "Pour certains musées ou certaines expositions, comme celle de Carl André au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, on atteint 50%."
La fin de l'audioguide ?
Pour les trois ou quatre professionnels fournisseurs d'applications on est désormais dans une progression inéluctable de l'usage de ce type d'outils. Peu à peu les applications téléchargeables dans le smartphone personnel du visiteur détrône l'audioguide.
Il faut désormais insister sur la communication autour de ses outils.
La France et les Etats-Unis sont plutôt en avance sur ces pratiques et ces innovations. Les visiteurs qui les utilisent sont plutôt des urbains assez technophiles.
"La fracture entre ceux qui s'en servent et ceux qui ne s'en servent pas ne tiendrait ni à l'âge ni à la classe sociale, mais simplement à l'envie d'être seul ou non face aux œuvres," précise Frédéric Durand. La prochaine étape sera de développer les technologies qui permettront de personnaliser les propositions faites aux visiteurs, et d'être capable de leur faire des recommandations" selon lui.
Il y a des milliers de sites à équiper et les prestataires savent désormais monter des applications en 3 semaines si besoin.

Pour l'instant on ne peut pas dire que le numérique a permis de faire venir au musée de nouveaux publics. Mais il permet de mieux connaître les besoins de leurs visiteurs.
L'un des projets à suivre de près dans les mois qui viennent et celui des Paris Musées. Un important projet de mise en ligne de la collections des 14 musées (plus d'un million d'oeuvres) aboutira en 2018 à un portail proposant des fonctionnalités collaboratives.
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