Nice : comment les victimes peuvent-elles obtenir rapidement réparation
Par Thibault Lefèvre
Faut-il refuser l’indemnisation forfaitaire du fonds de garantie des victimes du terrorisme et saisir la justice ?
84 morts, plus de 300 blessés et des milliers de témoins, de proches de victimes touchés psychologiquement par l’attentat de Nice. 30 000 victimes potentielles et sans doute bien plus. Comment les victimes peuvent-elles faire face pour obtenir rapidement réparation ? Comment les associations gèrent-elles l’afflux massif de cas ? L’antenne niçoise de la FNATH, l’association des accidentés de la vie reçoit depuis mardi les premières demandes
Perte du sommeil, anxiété, montée de tension, Wanda est ce que les juristes de la FNATH appelle « une victime par ricochet ».
Je viens me renseigner parce que je me suis retrouvée au feu d’artifice. Je suis un peu traumatisée, j’ai cherché mes petits-enfants partout.
Plus de trois heures à errer dans les rues de Nice avant de retrouver Jordan et Joanna. En face de cette sexagénaire au regard vide, Laurent Duval. Il est avocat spécialisé dans le droit des victimes.
Faut qu’elle prépare son dossier médical, pour montrer ses antécédents, composer des attestations sur la situation dans laquelle elle se trouvait le lendemain du 14 juillet. Il y a un préjudice d’anxiété que la loi Françoise reconnaît que la jurisprudence entérine. N a senti le désarroi de cette personne. C’est l’exemple type de la victime par ricochet
Laurent Duval a reçu 15 victimes de l’attentat de Nice. Son conseil : saisir la justice. Autrement dit refuser l’indemnisation forfaitaire du fonds de garantie des victimes du terrorisme. Une somme proposée par l’Etat souvent inférieure selon l’avocat à la réparation du préjudice estimée par les tribunaux.
Selon l’Association des victimes du terrorisme, les premières demandes d’indemnisation sont arrivées 48 heures après l’attentat.