Nice : la tentation du racisme

Moins d’une semaine après l’attentat sur la Promenade des Anglais, chez certains, la colère dérive vers des excès.
Loin des réactions d’unité suscitées après les attentats de janvier 2015 à Paris, l’attaque du 14 juillet sur la Promenade des Anglais a engendré beaucoup de colère et des paroles très violentes envers les Arabes niçois, qu’ils soient musulmans ou non. Et cette minorité est de plus en plus audible.
Ce lundi, lors de la minute de silence en hommage aux victimes de l’attaque, certains Niçois venus se recueillir ont été pris à partie : insultes, violences verbales, invectives. "On y est allées à quatre ou cinq amies", raconte Faïza, porte-parole de l’association des musulmans du Sud, "certaines voilées, d’autres pas. Et nous n’étions clairement pas les bienvenues. Certaines ont été traitées de sales voileuses. On n’a pas le droit de pleurer nos morts, comme n’importe quel Français".
"Une partie de la population reste chez elle, avec la peur que l’agression verbale ne devienne une agression physique". Alexandre Aimo-Boot, président de la LICRA Nice Côte d’Azur.
Lors de la minute de silence, une agression raciste a été filmée. La vidéo a été vue plus de 500.000 fois.
Le reportage à Nice de Thibault Lefèvre.
Nice : la tentation du racisme
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Près de Lyon, une mosquée vandalisée
La mosquée de Bron, en banlieue lyonnaise, a par ailleurs été profanée dans la nuit de mardi à mercredi. Des inscriptions "Dehors ou la mort" ont été peintes en rouge sur le mur d'enceinte de l’édifice. L'association culturelle musulmane de Bron déplore des faits "malheureux" qu'elle relie à l'attentat de Nice. Dans un communiqué, le préfet du Rhône, Michel Delpuech, a lui condamné "un acte irresponsable qui sème la discorde et crée un contexte de division alors que l'heure doit être plus que jamais à l'unité nationale".
Les enquêteurs espèrent pouvoir s'appuyer sur les enregistrements de vidéo surveillance pour identifier les auteurs de la profanation.