Nicolas Sarkozy, François Hollande : les anciens présidents ne comprennent pas le "nouveau monde"
Par Yaël GooszUn "nouveau monde" trop vert pour l'un, trop "horizontal" pour l'autre : en quelques heures, deux anciens présidents, Nicolas Sarkozy et François Hollande, se sont exprimés avec sévérité sur notre époque.
Ils n'ont jamais vraiment pris leurs retraites, n'ont jamais renoncé à leurs ministères de la parole. L'un, Nicolas Sarkozy, continue à jouer les pater familias d'une droite en mal de leader (le renoncement de François Baroin n'arrangeant rien). L'autre, François Hollande, ne parle pas de candidature mais du "projet social-démocrate" sur lequel il veut travailler pour 2022. Pourtant, dans la même journée de jeudi, ces deux anciens présidents ont lâché le même aveu (ou presque) : ils ne comprennent pas le monde dans lequel ils vivent.
Deux interventions distinctes, mais une prise de distance, voire un malaise exprimé par rapport à un "monde", notre monde, dont ils ne reconnaissent plus les valeurs. En somme, le temps passe ; les pratiques, les valeurs, les mœurs politiques changent.
Sarkozy : "Je suis complètement déconnecté"
Jeudi soir, sur le plateau de Quotidien (TMC), Nicolas Sarkozy l'avoue : "Je me sens complètement déconnecté avec la manière dont ça se passe. Tout est horizontal aujourd'hui, les jeunes, vous ne pensez qu'horizontalité. Moi toute ma vie c'est la verticalité." Il ajoute :
"Je ne crois qu'au leadership. Donc, vous voyez, je suis vraiment du monde d'avant."
"Ce monde portait des valeurs, un courage, des rêves", poursuit-il. "Quand j'ai commencé, il y avait des personnages considérables, je voulais les imiter, faire mieux qu'eux, les dépasser. (...) Rien ne se démode plus que le nouveau monde", ajoute encore l'ancien président qui a sorti un livre cet été.
Hollande : "Ce nouveau monde-là, je n'en veux pas"
Très présent médiatiquement ces dernières semaines, c'est à propos du Tour de France que François Hollande a réagi vivement jeudi. Vilipendée par les Verts, le nouveau maire de Lyon Grégory Doucet en première ligne (qui juge la course "machiste" et "polluante"), la Grande boucle a trouvé en l'ancien président un soutien de poids.
L'ex-chef de l'État se dit en décalage complet avec cette prise de position mais aussi plus largement avec cette nouvelle génération d'élus, qui a pris le pouvoir dans les grandes villes. "Ceux qui ne l'aiment pas ne le reçoivent pas. Personne n'est obligé d'accueillir le Tour de France. Mais quand on voit qu'avec toutes ces contraintes, le public encore présent, cela démontre que le Tour est une épreuve populaire."
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"S'il n'y avait plus le Tour, que penseraient les familles, les publics qui se sont émerveillés devant cette compétition ? Ils penseraient que l'on est passés à un autre temps. Et ce nouveau monde-là, je n'en veux pas", poursuit-il.