Quitter la politique par envie, y revenir par devoir ? Nicolas Sarkozy laisse à nouveau placer le doute sur un éventuel retour. Il assure qu'il pourrait revenir "non par envie mais par devoir". "Parce qu'il s'agit de la France".
Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention de revenir en politique. Non, vraiment pas. D'ailleurs il n'a "pas envie d'avoir affaire au monde politique, qui me procure un ennui mortel". C'est ce qui ressort de propos rapportés par Valeurs Actuelles.
Écoutez justement le directeur de Valeurs Actuelles, François Dorcival.
INFO 5H - 9H - S Dorcival sur Sarkozy 13h
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Mais c'est surtout une petite phrase, voire deux mots seulement, qui ont marqué les esprits et agité médias et politiques : "par devoir". C'est, promet l'ancien Président, l'unique raison qui pourrait le pousser à revenir en politique, contraint "non par envie" mais "parce qu'il s'agit de la France". L'ancien chef de l'Etat n'exclut pas de revenir si le pays se trouvait "tenaillé entre la poussée de l'extrémisme de gauche et celui de droite", sans "aucune solution de recours à droite ni à gauche".
Mais pourquoi parle-t-on à nouveau aujourd'hui de Nicolas Sarkozy ? Explications de Carine Bécard.
Inter treize - DCT Sarkozy 13h
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Le "meilleur (candidat) d'entre nous" ?
Ce n'est pas la première fois que l'ancien président est sollicité et que ses amis croient sentir chez lui un nouveau désir d'avenir (politique). Alain Juppé confiait mi-février qu'il croyait "sentir" chez lui une envie de se présenter en 2017, une information démentie ensuite par l'entourage de l'ancien président
Selon un sondage Ifop pour Atlantico publié mercredi, 56% des sympathisants UMP souhaitaient que Nicolas Sarkozy défendent leurs couleurs à l'élection présidentielle de 2017. D'autant plus après l'imbroglio pour désigner son successeur à la tête du principal parti de droite.
Interrogé sur les déclarations de Nicolas Sarkozy mercredi sur BFM TV, l'ancien Premier ministre François Fillon a mis en avant la nécessité d'avoir un projet politique solide et a mis en garde contre tout "casting". "Il faut repenser notre projet, on ne va pas dire aux Français 'on vient devant vous avec exactement le même projet que celui qui nous a conduit à l'échec à l'élection présidentielle' alors que le monde dans cinq ans aura profondément changé".
La gauche se gausse
Plusieurs membres du gouvernement français, Premier ministre en tête, ont ironisé mercredi sur un éventuel retour en politique de Nicolas Sarkozy, fustigeant son bilan. Interrogé à ce sujet à la sortie du conseil des ministres, Jean-Marc Ayrault a dénoncé les "erreurs de méthode" de l'ancien chef de l'Etat. "Notre pays est confronté à tant de difficultés. Ces difficultés, elle ne viennent pas là par hasard, elles sont aussi le fruit de la politique du passé", a déclaré le chef du gouvernement, dont la politique est dénoncée par Nicolas Sarkozy dans son entretien. Les difficultés viennent "des choix de politique économique fiscale, budgétaire" de l'ancienne équipe au pouvoir. Ce sont aussi des erreurs de méthode", a-t-il poursuivi, dénonçant "la méthode autoritaire et brutale" du quinquennat précédent.
Sur le même sujet, le ministre du Travail, Michel Sapin, a lancé aux journalistes : "Moi je m'occupe des chômeurs !" Sa collègue du Logement, Cécile Duflot, a ironisé sur les propos de Nicolas Sarkozy racontant qu'il emmenait sa petite fille à l'école. "On n'est pas à l'école à 17 mois." La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a enfin affirmé qu'un éventuel retour de Nicolas Sarkozy n'était "pas vraiment au coeur de nos préoccupations. Sauf si M. Sarkozy est candidat à signer un contrat de génération".