Non, la bactérie de l'ISS n'est pas d'origine extraterrestre

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Non, la bactérie de l'ISS n'est pas d'origine extraterrestre

La bactérie Solibacillus kalamii a prospéré et résisté pendant 40 mois dans lSS, à plus de 400 kilomètres de la terre.
La bactérie Solibacillus kalamii a prospéré et résisté pendant 40 mois dans lSS, à plus de 400 kilomètres de la terre.
- ESA/Nasa

Bonne nouvelle, les occupants de la Station spatiale internationale n'ont pas cohabité avec un alien. La bactérie découverte dans l'espace, terrestre, a juste résisté au voyage.

La bactérie découverte dans la Station spatiale internationale (ISS) n'est (sans doute) pas d'origine extraterrestre. Depuis septembre 2013, les scientifiques étudient ce micro-organisme découvert dans un filtre du système de nettoyage du laboratoire de la station. Solibacillus kalamii aurait été acheminée depuis la Terre.

Pour Michel Viso, le responsable du programme Exobiologie au Centre national d'études spatiales (Cnes), la découverte d'une nouvelle bactérie n'est pas étonnante.

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On connaît à peu près 10 millions d'espèces de bactéries alors qu'on estime qu'il y en a mille milliards de différentes. Donc on ne connaît qu'une infime partie de ces bactéries.

"Cette bactérie, inoffensive, est montée avec un vaisseau spatial quelconque de ravitaillement, ou avec l'un des astronautes. Ça peut venir avec ses vêtements, ses instruments. Tout ce que l'on envoie vers la station spatiale n'est pas stérilisé, et je pense que si l'on regardait les bactéries dans un grand nombre d'endroits confinés, on en trouverait aussi des nouvelles."

Une grande résistance

Quant à savoir si Solibacillus kalamii pourrait-elle être le fruit de la mutation dans l'espace d'un organisme connu, le scientifique est catégorique : "Il n'y a aucun élément qui permette de le penser pour l'instant", assure Michel Viso.

C'est simplement une nouvelle variété de bactérie qui a été identifiée, et il faut savoir qu'elle partage à peu près 99% de son génome avec sa plus proche cousine, Solibacillus silvestris, que l'on trouve sur les feuilles des pommes de terre.

Pendant plus de trois ans, la bactérie aurait résisté et se serait développée à plus de 400 kilomètres de notre planète. Et c'est ce qui intéresse les équipes de lSS : les radiations ultraviolettes intenses et des températures allant très froides ne l'ont pas altérée. Et même s'il ne s'agit pas du premier micro-organisme à résister aux radiations cosmiques – des algues vertes, présentes à l'extérieur de l'ISS, ont réussi à survivre pendant 530 jours – elle pourrait enrichir la liste des composants propres à protéger les astronautes d'une éventuelle mission spatiale lointaine.