"Nostalgia" ou "l'interprétation dingue" de Pierfrancesco Favino à ne pas manquer !

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"Nostalgia" ou "l'interprétation dingue" de Pierfrancesco Favino à ne pas manquer !

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L'acteur Pierfrancesco Favino dans le film "Nostalgia" de Mario Martone (2022)
L'acteur Pierfrancesco Favino dans le film "Nostalgia" de Mario Martone (2022)
- Mario Spada

Après "Le traître", Pierfrancesco Favino campe un personnage au passé mystérieux qui, après un long exil au Caire, revient dans sa Naples natale pour régler un vieux compte, autant avec lui-même qu’avec sa jeunesse napolitaine. Eric Neuhoff est le seul à ne pas avoir été impressionné.

Le film présenté par Jérôme Garcin

Pierfrancesco Favino, l'acteur de "Romanzo Criminale" et du "Traître". Il est ici, Felice qui revient à Naples, dans le quartier pauvre, pour ne pas dire miséreux, de sa jeunesse après avoir bourlingué pendant 40 ans, après avoir vécu en Egypte et s'être converti à l'islam. Et alors qu'il doit s'occuper de sa vieille mère à Naples, les souvenirs remontent avec leur lot de remords, de regrets, dont une sale histoire dont il a été le témoin et qu'il a besoin de confesser à un prêtre catholique qui, lui, combat la Camorra. Il veut aussi retrouver un ami d'autrefois, un petit voyou devenu le caïd du quartier avec, en préambule, cette citation de Pasolini : "La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s'est pas perdue ne se connaît pas".

▶︎ Le film est en partenariat avec France Inter

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Charlotte Lipinska a trouvé le film très beau (bien que répétitif)

Pour Charlotte, l'acteur Pierfrancesco Favino méritait même de remporter le prix d'interprétation à Cannes tellement elle a trouvé sublime son jeu d'acteur : "C'est un film de fantômes sur, à la fois, la culpabilité et le déracinement, certes sur un schéma narratif quelque peu répétitif du 'Je me promène, je me souviens, je me confesse', tout ça dans les rues de Naples pendant tout le film.

Mais il y a une lumière, une douceur dingue avec un Pierfrancesco Favino, dont je ne me remets toujours pas qu'il soit reparti bredouille de Cannes ! Il était vraiment fait pour obtenir le prix d'interprétation avec ce film.

J'aime aussi beaucoup la façon dont le réalisateur filme les rues de Naples et ses déambulations avec la menace, le danger qui est à la fois partout et nulle part, qui glisse peu à peu dans un climat paranoïaque. C'est un très grand moment de cinéma et visiter Naples au cinéma comme cela, c'est très beau !"

Nicolas Schaller applaudit l'interprétation dingue de Pierfrancesco Favino qui incarne véritablement le film

Pour le journaliste de L'Obs aussi, l'acteur était un prix d'interprétation tout désigné tant il considère que c'est vraiment lui qui incarne tout dans le film, à commencer par l'ambiance de la ville de Naples à laquelle il confère tout son charme : "tout ce que la mise en scène peine un peu à incarner, lui l'incarne ! Montrer la nostalgie en montrant le personnage se balader dans les rues, en regardant en l'air, c'est certes un petit peu littéral, mais c'est ce qui rend aussi toute sa splendeur au film. Favino amène cette incarnation d'un Naples montré à l'écran que moi-même j'ai rarement vu aussi bien rendu au cinéma".

Jean-Marc Lalanne a été très impressionné !

Si, selon le critique des Inrocks, le film n'est pas sans défauts, il reconnaît qu'il est très impressionnant. Aussi bien sur le plan de la mise en scène, que dans son rythme extrêmement lent par lequel il inscrit justement ses personnages dans un lieu avec lequel il ne fait qu'un : "J'aime beaucoup que la première demi-heure ne soit admise que comme un prétexte. On pense qu'on s'achemine vers une fiction du deuil, mais cette relation mère/fils n'était qu'un prétexte dont la vraie motivation est autre, beaucoup plus difficile et mystérieuse, y compris pour lui.

Cette manière dont le personnage court après quelques images mythologiques de sa jeunesse est formidable. Je trouve très beau qu'il essaie de ressusciter une passion adolescente. Par contre, le fait d'y greffer une intrigue criminelle me semble un artefact assez inutile. Le film était déjà assez émouvant sans avoir besoin de recourir à ça".

Eric Neuhoff n'a pas du tout accroché

"On a envie de lui dire 'eh Droopy, réveille-toi !'. Il se balade dans Naples comme pourrait le faire le Guide du routard. Cet acteur, je ne sais pas où ils l'ont pêché, c'est un poisson mort.
Sans compter que les flash back sont niais ; le redoutable mafieux, c'est un pauvre mec en tricot, un mélange de Christophe et de Pierre Richard.

Le film manque au final de beaucoup de nostalgie".

Le film

🎧  Écoutez l'ensemble des critiques échangées à propos de ce film sur le plateau du Masque et la Plume :

"Nostalgia" de Mario Martone

6 min

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