Notre-Dame-des-Landes bien parti pour polluer le gouvernement
Par Julie GuesdonAvec l'arrivée à l'Écologie de Nicolas Hulot, ministre d'État, Notre-Dame-des-Landes revient au premier plan. Un sujet à tensions potentielles au sein du gouvernement.
Un médiateur et six mois pour décider de la suite. La nomination mercredi de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique et solidaire remet au premier plan le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
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Dans le gouvernement nouvellement nommé, Nicolas Hulot, farouchement opposé au projet de construire un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes pour désengorger celui situé à proximité immédiate de Nantes, va s'opposer à Edouard Philippe, qui s'était prononcé en faveur du projet, et dans une moindre mesure à Emmanuel Macron, qui dit vouloir respecter la consultation populaire ; le référendum réalisé localement sur le sujet avait recueilli 55,17% de votes favorables en 2016.
Invité ce jeudi matin sur France Inter, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé la nomination d'un médiateur chargé, dans une période de six mois, "de mettre l'ensemble des choses sur la table, d'étudier l'ensemble des options et ensuite nous prendrons une décision qui sera assumée, qui sera claire".
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Notre-Dame-des-Landes est un "sujet complexe", a également précisé le Premier ministre, puisque "l'ensemble des autorités juridictionnelles et administratives se sont prononcées" pour la poursuite du projet. Edouard Philippe a justifié sa position par le référendum réalisé en 2016, qu'on ne peut pas "rayer d'un trait de plume".
"La vraie solution, c'est Ségolène Royal qui l'avait trouvée : c'est de réaménager l'aéroport actuel"
Ce projet, fruit de nombreuses discordes depuis ses débuts, avait déjà opposé Ségolène Royal à Manuel Valls sous le précédent quinquennat. Ce matin, l'ex-député EELV et proche de Nicolas Hulot Pascal Canfin a pris parti, au micro de Léa Salamé, pour la solution avancée par l'ancienne ministre de l'Écologie, de réaménager l'aéroport existant.
Le président de WWF attend du médiateur prochainement nommé que celui-ci trouve "des alternatives" à la construction d'un nouvel aéroport.
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La ZAD évacuée à l'automne ?
Malgré le référendum de juin 2016, la zone sur laquelle doit être construire l'aéroport est toujours bloquée et la tension y est toujours très forte entre les opposants et les forces de l'ordre. Lorsqu'il était encore Premier ministre, Manuel Valls avait annoncé une évacuation de la zone occupée d'ici à l'automne 2017. Une promesse peu ou prou reprise par Emmanuel Macron. Le président de la République a indiqué qu'il aurait recours aux forces de l'ordre qui s'imposent pour faire évacuer la zone, à l'issue des six mois laissés au médiateur, si la tension sur place l'exige.
Cela promet encore une série de combats judiciaires. Vendredi dernier, une trentaine d'expropriés ont saisi la justice. Anciens propriétaires de terres situées sur le site du projet, ils réclament, comme la loi le leur permet, la rétrocession de leurs parcelles. Ces 24 assignations sont bassées sur une disposition du Code de l'expropriation qui prévoit qu'en cas de non prise de possession des parcelles expropriées dans un délai de cinq ans, "les anciens propriétaires ou leurs ayants droit à titre universel peuvent en demander la rétrocession pendant un délai de trente ans à compter de l'ordonnance d'expropriation, à moins que ne soit requise une nouvelle déclaration d'utilité publique."