Numérique : quelles sont les propositions d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?
Par La rédaction numérique de France InterÀ l'heure des réseaux sociaux surpuissants, de la menace cyber permanente et du métavers, quelles sont les propositions des candidats sur la question numérique ? Le secteur concentre de nombreux enjeux pour demain, tant sur le plan économique, sociétal que sur la sécurité.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen semblent l’avoir bien compris : le numérique n'est plus un sujet à négliger. En 2017, il avait d'ailleurs déjà une place de choix dans le programme d'Emmanuel Macron. C'est toujours le cas, même si le candidat-président y consacre moins de place cette année. Marine Le Pen, elle, rattrape son retard des précédentes campagnes en y consacrant l'un de ses livrets thématiques (une dizaine de pages), pour présenter les grandes lignes de ce que serait sa politique numérique.
Emmanuel Macron prône l'innovation
Le président-candidat souhaite continuer à "investir massivement dans l’innovation", tout en protégeant les entreprises et citoyens français en régulant les grandes plateformes. Il s'est notamment dit favorable à un démantèlement des grandes entreprises type Facebook ou Google pour limiter leur influence.
Ses principales mesures
- Bâtir un "métavers européen", monde en trois dimension que l'on explore via un avatar pour permettre aux créateurs de le faire sans "dépendre d'agrégateurs anglo-saxons et chinois qui pourront contourner les règles du droit d’auteur et du droit voisin" ;
- Mettre en place le "contrôle parental des écrans par défaut" et renforcer la lutte contre le harcèlement sur Internet ;
- Achever la couverture numérique du territoire par la fibre d'ici 2025 ;
- Investir massivement dans l’innovation agricole : robotique, numérique, sélection variétale, etc. ;
- Généraliser l’enseignement du code informatique et des usages numériques à partir de la 5e ;
- Mettre en place 20 000 accompagnateurs pour aider les Français qui en ont besoin dans la maîtrise des outils numériques et leurs démarches quotidiennes ;
- Proposer des expériences en réalité virtuelle, autour de nos musées, de notre patrimoine et de nouvelles créations, en protégeant les droits d’auteur et droits voisins ;
- Mettre en place un filtre anti-arnaques pour avertir en temps réel tous les usagers d’Internet avant qu’ils ne se rendent sur un site potentiellement piégé ;
- Mettre en œuvre du recrutement de 1 500 cyber-patrouilleurs ;
- Mettre en place d'un numéro joignable en permanence pour être conseillé et accompagné face à la cybercriminalité.
Marine Le Pen tient à la "souveraineté numérique"
La candidate du RN explique tenir à la protection des données personnelles des citoyens et estime que tout service public doit être hébergé en France ou, à la rigueur, en Europe.
Ses principales mesures
- Un recours exclusif à des fournisseurs français pour la commande publique dans les domaines militaires et de sécurité nationale ;
- Une meilleure couverture du territoire, sous le pilotage de l'Arcep, afin qu'il n'y ait plus de zones blanches et afin d'améliorer la qualité des réseaux dans les zones grises ;
- Accroitre nos capacités de formation au numérique ;
- Contraindre les entreprises étrangères à collaborer avec les services de police, de justice et de gendarmerie ;
- Accorder le statut de salariés aux chauffeurs et livreurs des plateformes numériques ;
- Rendre obligatoire l’hébergement des données des Français, des entreprises françaises et des services publics en France ou dans l’Union européenne, par des opérateurs français ou européens ;
- Renforcer la cybersécurité et maîtriser le cyber espace via le renforcement des capacités de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (A.N.S.S.I.), ceux de la Direction générale de la sécurité extérieure (D.G.S.E.) et les capacités militaires dans ce domaine ;
- Création de "commandos numériques" chargés de réagir à des attaques et de mener des simulations d’offensives numériques.