On n'a jamais eu autant de prospectus dans nos boîtes aux lettres
Par Julien BaldacchinoSelon une enquête de l'UFC Que Choisir publiée ce mardi, malgré toutes les mesures lancées pour endiguer la prolifération de déchets publicitaires dans les boîtes aux lettres, leur volume ne cesse d'augmenter d'année en année. Et le dispositf "stop pub" ne suffit pas à endiguer cette progression.
Les prospectus dans nos boîtes aux lettres, toujours plus nombreux ? C'est en tout cas le constat qu'établit l'association UFC-Que Choisir dans une enquête publiée sur son site internet ce mardi. Au mois de mai, 344 bénévoles de l’association (dont 139 possesseurs de l'autocollant "Stop Pub") ont comptabilisé le nombre de prospectus arrivés dans leur boîte aux lettres.
2,3kg de prospectus par an
Le constat est alarmant : sur un mois, le poids moyen de publicités reçues est de 2,3kg en moyenne, contre 2kg en 2004. Soit une augmentation de 15% en 14 ans. Résultat : les prospectus représentent aujourd'hui un quart de tout le papier consommé en France. Il y a six ans seulement, en 2012, cette proportion n'était "que" de 20%.
Les enseignes de la grande distribution arrivent largement en tête, représentant 47% du volume de prospectus. A eux seuls, les groupes Leclerc, Carrefour et Système U représentent 21% de ce qu'on appelle la "publicité non adressée". Un secteur qui représente pour 2017 près de 2,9 milliards d'euros de dépenses, sans compter le coût du traitement des déchets liés - le papier n'étant indiqué comme recyclable que dans deux cas sur cinq en moyenne.
Le "stop pub" pas assez utilisé
Et le "stop pub" dans tout ça ? Cet autocollant mis en place pour enrayer la distribution de prospectus se révèle efficace quand il est utilisé individuellement : pour les utilisateurs qui l'ont sur leur boîte aux lettres, le volume baisse de 93%, passant de plus de 58 publicités reçues en un mois à moins de quatre.
Seulement, cet autocollant n'est apposé que sur 20% des boîtes aux lettres, environ. Même si cette proportion est en nette augmentation (elle n'était que de 9% en 2011), elle reste insuffisante pour endiguer l'augmentation du volume d'imprimés publicitaires, qui a franchi en 2016 le record de 20 milliards d'unités distribuées.
L'UFC-Que Choisir demande donc la mise en oeuvre d'un malus pour dissuader les entreprises de persister dans ce domaine, pour celles qui ne respectent pas le "stop pub", mais aussi (et surtout), elle appelle les consommateurs à utiliser l'autocollant à apposer sur sa boîte aux lettres.