On trouve aussi des microplastiques dans notre sang, révèle pour la première fois une étude scientifique

Publicité

On trouve aussi des microplastiques dans notre sang, révèle pour la première fois une étude scientifique

Par
Plusieurs types de plastiques différents dans le sang d'une même personne ont été trouvés
Plusieurs types de plastiques différents dans le sang d'une même personne ont été trouvés
© AFP - WLADIMIR BULGAR / SCIENCE PHOTO LI / WBU

Plus on cherche les microplastiques, plus on les trouve. Ils polluent nos océans, nos rivières, l'air, et pour la première fois des chercheurs en ont repéré dans le sang. C'est le résultat jugé inquiétant d'une étude de scientifiques d'Amsterdam aux Pays-Bas.

On peut bel et bien affirmer que les plastiques sont partout. Une étude menée par des scientifiques néerlandais de l’Université libre d’Amsterdam, commandée par l'association de défense de l'environnement Common Seas et l'organisation ZonMw (Netherlands Organisation for Health Research and Development), montre qu'on trouve des microplastiques jusque dans nos veines : ils ont été détectés dans le sang humain. Les résultats ont été publiés ce jeudi dans la revue Environmental International.

Tous les plastiques du quotidien

On les savait dans notre chaine alimentaire, dans nos vêtements, et dans notre environnement (dans l'eau de mer et même dans l'air), et de fait dans notre corps, mais de façon passagère, comme dans nos selles. Jusqu'aujourd'hui, aucun étude n'avait démontré que des particules de plastiques se trouvaient directement dans notre sang. Sur les 22 personnes testées par l'équipe de chercheurs néerlandais, 77% d'entre-elles présentaient dans leur sang des traces de plastiques. Des particules particulièrement fines, invisibles à l'œil nu, d'au moins 0,0007 millimètre. 

Publicité

Cinq types de plastiques ont été recherchés, notamment le Polytéréphtalate d'éthylène, aussi connu sous l'acronyme PET, que l'on trouve notamment dans la composition de certains de nos vêtements, des bouteilles d'eau, et même de prothèses médicales. Ce PET a été retrouvé dans la moitié des échantillons. Dans un tiers d'autres, ils ont découvert du polyéthylène (utilisé dans les sacs-emballages fins). Parfois, plusieurs types de plastiques ont été trouvés dans le sang d'une seule personne.

Une découverte inquiétante

D'un individu à l'autre, la quantité et le type de plastique varie, mais tous sont des adultes en bonne santé. L'échantillon de volontaires étant petit, l'étude devra évidement être reproduite à plus grande échelle. D'ores et déjà pour l'un des auteurs de la recherche, Dick Vethaak, interrogé par The Guardian, cette découverte est inquiétante : "Nous savons qu'en général les bébés et les jeune enfants sont plus vulnérables aux expositions de particules, ça m'inquiète beaucoup."

Beaucoup de questions restent en suspens. On sait qu'au niveau nanométrique, la matière s'agglomère parfois. Ces plastiques circulent-ils donc dans tout le système sanguin ? Traversent-ils la barrière hémato-encéphalique de l'homme (comme c'est le cas chez certains modèles animaux étudiés par le passé) ? Jusque dans quels organes vont-ils se loger ? "Comment interagissent-ils avec les cellules immunitaires", s'interroge la publication des scientifiques. L'impact sur la santé est la grande inconnue de cette pollution devenue majeure à l'échelle planétaire. Tout le plastique non dégradable produit depuis un demi siècle dans le monde est en train de se fragmenter en vieillissant : dans le sol, dans l'eau, dans l'air. Et en devenant plus petit, il peut se faufiler partout. Compte tenu de son omniprésence, il est plus que temps de limiter au maximum son usage et sa production, plaident désormais nombre d'ONG et de scientifiques.