PAR AILLEURS - Au Liban, le meurtre politique qui éloigne encore les perspectives de réforme
Par Rédaction Internationale
Chaque semaine, cinq infos du monde garanties sans Covid-19. Ce vendredi 5 février, l'indignation suscitée par le meurtre de Lokman Slim, un intellectuel démocrate et réformateur libanais, dépasse les frontières du pays. Au cœur des critiques, une classe politique irresponsable.
Alors que le pays du Cèdre peine encore à accoucher d’un gouvernement, six mois après l'explosion qui a ravagé le port de Beyrouth et précipité la démission de l’exécutif, le militant et intellectuel Lokman Slim a été retrouvé mort jeudi, tué par balles, dans dans le sud du pays, bastion du Hezbollah. Le chercheur et essayiste avait indiqué par le passé avoir reçu des menaces en raison de ses positions hostiles au mouvement chiite, qui a néanmoins condamné le meurtre.
C’est une nouvelle fois une personnalité engagée en faveur de la laïcité et de la démocratie, un fervent opposant au confessionnalisme qui mine la politique libanaise, qui disparaît. Cette disparition rappelle l'assassinat de l'historien et intellectuel Samir Kassir, tué en 2005 à Beyrouth.
L’illustration violente et macabre et violente de l’enracinement dans le statu quo politique, en écho à l’appel commun, le même jour, des chefs de la diplomatie français et américain, Jean-Yves Le Drian et Anthony Blinken :
"[Il est] urgent et vital que les responsables libanais mettent enfin en œuvre leur engagement de former un gouvernement crédible et efficace et de travailler à la réalisation des réformes nécessaires, conformément aux aspirations du peuple libanais."
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Le Quai d’Orsay a condamné "avec la plus grande fermeté" l'assassinat "odieux" de Lokman Slim, tandis que l'ambassadrice des États-Unis, Dorothy Shea fustigeait une "attaque lâche contre les principes de la démocratie, de la liberté d'expression". Un représentant de l'ONU au Liban, Jan Kubis, a réclamé une enquête "rapide et transparente", espérant qu'elle ne suive pas l'exemple de celle sur l'explosion au port de Beyrouth, qui n'a toujours pas abouti.
Al-Qaïda dans la péninsule arabique perd (encore) des leaders
La pression ne retombe pas sur Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa). Un an après l’élimination de Qassem al-Rimi, tué dans une frappe aérienne américaine au Yémen, le groupe terroriste a perdu en octobre dernier son nouveau leader, Khalid Batarfi.
Selon un rapport de l’ONU en date du 3 février, Batarfi, dit Abou Miqdad el-Kindi, "a été arrêté au cours d'une opération (...), qui a également entraîné le décès du commandant en second, Saad Atef el-Aoulaqi".

Un nouveau coup dur pour Aqpa, considéré par les États-Unis comme la branche la plus dangereuse du réseau djihadiste. Créée en 2009, elle a profité de la guerre en cours depuis 2014 au Yémen pour renforcer son emprise, menant des attaques au Yémen tant contre les rebelles Houthis que contre les forces gouvernementales. Aqpa a aussi revendiqué des attaques aux États-Unis et en Europe, notamment celle du siège de Charlie Hebdo à Paris en 2015 et une fusillade qui avait fait trois morts en 2019 dans une base aéronavale américaine en Floride.
Au Brésil, 7 milliards de dollars pour effacer la catastrophe de Brumadinho
Le 25 janvier 2019, la rupture d’un barrage à Brumadinho, dans le Minas Gerais, au Brésil, avait englouti 270 personnes et libéré des millions de tonnes de résidus miniers. Un drame humain irréparable, et un désastre écologique majeur, pour lequel le conglomérat brésilien Vale vient de consentir à verser plus de 7 milliards de dollars (5,84 milliards d'euros).
L’accord signé entre l’État de Minas Gerais et le groupe minier doit couvrir les dommages "sociaux et environnementaux". Il marque "la reconnaissance de la responsabilité de l'entreprise" et ne préjuge pas "des actions individuelles qui pourraient être intentées en vue d'indemnisations", précisent les autorités.
Des actions qui pourraient ne pas tarder. Le dossier devrait être porté devant la Cour suprême brésilienne, notamment parce que "les personnes affectées n'ont pas participé à l'accord", note Joceli Andrioli, coordinateur du Mouvement des sinistrés des barrages.
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Or, selon "le principe reconnu internationalement, précise Isis Taboas, avocate de l'ONG environnementale Aedas, les victimes doivent être au centre" des discussions.
Pour mémoire, le 5 novembre 2015, le barrage de Fundao, à 120 km de Brumadinho, avait libéré brutalement 40 millions de mètres cube de déchets hautement toxiques, tuant 19 personnes et polluant durablement les environs. Son gestionnaire, co-entreprise de Vale et de l'anglo-australien BHP, n’a toujours pas soldé le contentieux qui l’oppose à ses actionnaires, aux autorités de Minas Gerais et, surtout, aux victimes.
La chaîne d'État chinoise CGTN perd le droit d'émettre au Royaume-Uni
Parmi les règles qui régissent le droit, pour une télévision, d’émettre sur les ondes britanniques, il lui est interdit d'être contrôlée par un organe politique. C’est ce qui a valu jeudi à la chaîne publique chinoise d'informations en anglais CGTN de perdre sa licence au Royaume-Uni.
L’Ofcom, le régulateur britannique des médias, a en effet constaté que la société Star China Media Limited, titulaire du droit d'émettre "n'exerce pas de responsabilité éditoriale sur le contenu diffusé par CGTN". En réalité, la chaîne, à qui l’Ofcom a "donné beaucoup de temps à CGTN pour se conformer aux règles", "est contrôlée par le Parti communiste chinois".
Le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a menacé :
"D'un côté, le Royaume-Uni se vante de sa liberté de la presse, mais de l'autre il méprise les faits et bloque les émissions de CGTN. (…) La Chine se réserve le droit de prendre les décisions nécessaires pour sauvegarder les droits et intérêts légitimes des médias chinois."
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En Allemagne, des complices de crimes nazis encore poursuivis
Elle était adolescente à l’époque des faits, entre juin 1943 et avril 1945, et aurait "apporté son aide aux responsables du massacre systématique de prisonniers juifs, de partisans polonais et de prisonniers de guerre soviétiques russes dans sa fonction de sténographe et de secrétaire du commandant de l'ancien camp de concentration Stutthof ", estime le parquet de Itzehoe, en Allemagne. Le ministère public accuse une femme de plus de 90 ans, dont le nom n’a pas été communiqué, de "complicité de meurtres dans plus de 10 000 cas".
Cette procédure, qui pourrait ne pas aboutir du fait de l’âge de l’accusée, vient s’ajouter aux 29 dossiers en cours concernant des crimes nazis recensés en Allemagne en 2019 par la chaîne régionale publique NDR. Parmi eux, celui de Bruno Dey, un ancien garde, à Stutthof encore. En juillet 2020, le tribunal de Hambourg a condamné l’homme de 93 ans à deux ans de prison avec sursis pour complicité dans des milliers de meurtres