Chaque semaine, cinq infos du monde garanties sans Covid-19. Ce vendredi 13 novembre, l'actualité internationale nous emmène en Éthiopie, où le conflit ouvert entre le régime d'Addis-Abeba et les dissidents du Tigré a peut-être déjà été le théâtre de crimes de guerre.
Le prix Nobel de la paix et Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed était déjà sévèrement critiqué pour avoir déclenché une opération armée dans son propre pays. Désormais, la communauté internationale s'alarme de possibles "crimes de guerre" dans la région dissidente du Tigré, où l'armée mène depuis dix jours une opération militaire contre les forces locales.
L'ONU a réclamé vendredi une enquête tandis qu'Amnesty international dénonçait un "massacre" ayant "probablement" fait des centaines de victimes civiles à Mai-Kadra, dans le Sud-Ouest du Tigré. "S'il est confirmé qu'ils ont été délibérément perpétrés par une partie aux combats actuels, ces meurtres de civils équivaudraient bien sûr à des crimes de guerre", a fait savoir vendredi la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, réclamant une "enquête indépendante".
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L'organisation dit ne pas être en mesure d'identifier les responsables, mais cite des témoignages incriminant les forces loyales au Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), qui dirige depuis longtemps la région. Le président du Tigré, Debretsion Gebremichael, a pour sa part fermement démenti toute implication, accusant l'aviation éthiopienne d'avoir tué des civils lors de ses frappes à Mekele, la capitale régionale, et à Adigrat, localité proche de la frontière avec l'Érythrée. Il a également souligné que les combats avaient déplacé des centaines de milliers de personnes à l'intérieur du Tigré.
Aucun bilan des combats n'est pour l'heure disponible, le théâtre des opérations ayant été interdit d'accès par les autorités éthiopiennes, mais 11 000 personnes ont déjà fui au Soudan voisin, selon des responsables soudanais. Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell et le commissaire chargé de l'aide d'urgence, Janez Lenarcic, ont dénoncé jeudi "les mesures ethniquement ciblées, l'incitation à la haine et les allégations d'atrocités en cours en Ethiopie".
De nouvelles sanctions contre le Bélarus ?
Il aura fallu qu'un artiste tombe sous les coups des forces de l'ordre biélorusses pour que l'Union européenne réitère ses menaces de sanctions contre le régime de Minsk. Le peintre Roman Bondarenko, 31 ans, est mort des suites des blessures infligées lors de son arrestation. Le "résultat scandaleux et honteux des actions des autorités bélarusses" a déclaré le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, assurant que "l'UE est prête à imposer des sanctions supplémentaires".
Nous attendons des autorités bélarusses qu'elles mettent fin aux violences et aux persécutions, qu'elles libèrent immédiatement et sans conditions toutes les personnes détenues arbitrairement, y compris les prisonniers politiques, qu'elles mènent des enquêtes approfondies et transparentes sur toutes les violations et tous les abus des droits de l'homme et qu'elles demandent aux responsables de rendre des comptes.
La semaine dernière, c'était l'OSCE qui réclamait "l'arrêt immédiat de toute violence" et la libération sans condition de tous les prisonniers politiques. L'organisation insistait aussi sur la nécessité d'avoir de "véritables" élections répondant à des "critères internationaux", en présence d'observateurs indépendants. Une des raisons pour lesquelles, tous les dimanches depuis la présidentielle du 20 août, les Bélarussiens manifestent.
TikTok obtient un sursis aux États-Unis
Les recours engagés par la plateforme de vidéos TikTok, accusée par les États-Unis d'espionnage au profit de Pékin, commencent à payer. Le décret présidentiel lui interdisant d'opérer passé jeudi minuit a été suspendu par l'administration Trump, qui s'est conformée à une décision de la cour fédérale de Pennsylvanie lui enjoignant de le faire. Elle avait été saisie par trois créateurs de contenus de TikTok.
Pour autant, la plateforme, propriété du groupe chinois ByteDance, n'a pas fini d'en découdre avec les autorités américaines. Elle s'est tournée mardi vers une cour d'appel de Washington pour contester un autre décret contraignant sa maison-mère à vendre les activités américaines de TikTok sous 90 jours, là aussi au nom de la "sécurité nationale des États-Unis".
Très prisée des adolescents, TikTok compte 100 millions d'utilisateurs aux États-Unis et 700 millions en tout dans le monde.
En bref
Qui a tué Hanane al-Barassi ? C'est la question se pose Human Rights Watch (HRW), après l'assassinat brutal de cette avocate libyenne de 46 ans, défenseuse acharnée des droits des femmes. Aux victimes de violences, elle donnait une tribune sur les réseaux sociaux. Hanane al-Barassi a été abattue dans sa voiture en pleine rue, mardi 10 novembre, à Benghazi.
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Peu avant son assassinat, l'avocate avait diffusé une vidéo dans laquelle elle critiquait des proches de Khalifa Haftar, en promettant de révéler leurs exactions. Mais l'homme fort de l'Est libyen a lui aussi condamné "avec les termes les plus fermes l'attaque qui a (lui) coûté la vie".
L'Euro avant l'Europe. Pour la Macédoine du Nord, l'intégration européenne passera par le football avant de devenir, éventuellement, une réalité politique. La sélection nationale du pays du sud des Balkans s'est en effet qualifiée pour l'Euro 2020, le premier grand tournoi de son histoire. "Notre rêve est devenu réalité", a résumé le capitaine Goran Pandev, auteur du but de la qualification contre la Géorgie.
L'autre rêve macédonien, lui, attendra. Engagé en 2004, le processus d'adhésion à l'Union européenne patinait encore cette semaine, la Bulgarie bloquant sa relance, prévue le 17 novembre.