Isabelle et Patrick Balkany ont été à nouveau condamnés vendredi, cette fois pour blanchiment de fraude fiscale. Ils ont écopé respectivement de 4 et 5 ans de prison ferme et dix ans d'inéligibilité, peine assortie d'un nouveau mandat de dépôt pour le maire de Levallois-Perret.
Patrick Balkany l'avait annoncé par un courrier envoyé à la direction de l'administration pénitentiaire vendredi matin : il refusait, comme il en a le droit, d'être extrait de sa cellule pour assister au prononcé de ce deuxième jugement. Déjà incarcéré à l'issue de sa première condamnation pour fraude fiscale, c'est donc depuis la maison d'arrêt de la Santé, à Paris, qu'il a appris cette deuxième condamnation à 5 ans de prison ferme et dix ans d'inéligibilité pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.
Sa prochaine échéance judiciaire désormais, c'est l'examen de sa première demande de remise en liberté, déposée peu après sa première condamnation à quatre ans de prison ferme. Elle sera examinée mardi par la cour d'appel de Paris, qui devra ensuite rendre sa décision avant le 13 novembre prochain.
En vue d'une libération prochaine ?
Mais même si cette décision est favorable à la remise en liberté du maire de Levallois-Perret, cela ne signifie pas qu'il pourra pour autant quitter la prison parisienne. Car un nouveau mandat de dépôt à été prononcé ce vendredi en marge de sa deuxième condamnation du fait, selon le tribunal, de risque de fuite, d'envoi de capitaux à l'étranger, du fait aussi de la lourdeur de la peine.
Autant d'éléments que conteste formellement Me Antoine Vey, avocat de Patrick Balkany : "Les peines de nature fiscale, les amendes, les confiscations auraient été largement suffisantes à réparer le préjudice. Patrick Balkany n'a absolument rien à faire en détention. Son état de santé se dégrade. Et il est temps qu'on puisse le remettre en liberté pour qu'il puisse préparer sa défense libre, de manière contradictoire."
Du fait des délais de convocation des protagonistes et d'examen du dossier, il apparaît hautement improbable que la demande de remise en liberté déposée par ses avocats après sa deuxième condamnation puisse être examinée dès mardi.
Et les municipales ?
Reste la question d'une libération à moyen terme, avant le début de la campagne des municipales de 2020, par exemple. Car s'il est libre, Patrick Balkany peut tout à fait se représenter à la mairie sur laquelle il règne depuis 35 ans, l'appel des deux jugements suspendant ses deux condamnations à 10 ans d'inéligibilité. À moins qu'une condamnation en appel survienne d'ici là, rendant alors définitive une peine d'inéligibilité.