
La pénurie de produits oblige les États américains à se tourner de nouveau vers des exécutions plus violentes que l'injection. Une réalité barbare qui pousse certains d'entre eux à suspendre les exécutions et que l'on doit aux laboratoires qui refusent de produire le cocktail létal.
Juillet 2015. En une des journaux américains, l'horreur : l'agonie d'un homme dans la chambre d'exécution. Deux heures de convulsions et de gémissements pour Jospeh Wood.
Mais il y a aussi Dennis Mc Guire, 25 minutes, Clayton Lockeart, 43 minutes… Aux États-Unis, c'est la sidération, quand soudain, on se rappelle brutalement la réalité, terrible des exécutions.
Jusqu'alors, la mort par injection létale était la plus répandue aux USA. Une mort obtenue par l'assemblage de plusieurs produits, le premier servant à anesthésier le condamné, le deuxième à paralyser ses muscles, le dernier pour arrêter son cœur. Une mort, sans souffrance apparente, perçue comme moins cruelle que la pendaison, ou la chaise électrique.
Les laboratoires refusent de vendre le cocktail létal
Mais en 2011, le laboratoire américain qui fournissait le barbiturique entrant dans ce cocktail mortel cesse sa production. Pour éviter la pénurie, les États se tournent alors vers les laboratoires étrangers.
C'est là que L'action des militants abolitionnistes s’avère déterminante. Au nom du droit à l'information, ils exigent de connaître l'origine des produits.
La publicité qui en résulte est catastrophique pour les laboratoires européens. Tour à tour, ils arrêtent leurs ventes, jusqu'au géant Pfizer.
Depuis, faute d'alternatives chimiques efficaces, les exécutions ratées se multiplient. Alors certains en reviennent au peloton d'exécution ou à la chambre à gaz. Mais la polémique enfle, obligeant de nombreux États à stopper, au moins momentanément, leurs exécutions.