Perturbateurs endocriniens et diabète, le lien existe

Bisphénol A, phtalates, pesticides... tous ces produits chimiques présents dans les détergents, les cosmétiques, les emballages alimentaires, bref les produits de la vie quotidienne, sont soupçonnés d'avoir des effets sur la reproduction, la croissance, le métabolisme.

Des soupçons de plus en plus étayés par la recherche sur l'animal et sur l'homme

Le diabète de type 2, c’est à dire le diabète le plus fréquent, celui qui se déclenche chez les adultes et se caractérise par un taux de glucose trop élevé dans le sang, peut quand il n'est pas bien traité, conduire à la cécité ou à des amputations.

Le lien avec les perturbateurs endocriniens n'est pas le seul en cause dans le déclenchement de la maladie, mais il est de mieux en mieux prouvé que ce lien existe.

Le nombre de diabétiques, 380 millions dans le monde, est en constante augmentation. On observe même une accélération au cours des 15 dernières années. A l’ origine de la maladie, des prédispositions génétiques, une mode de vie sédentaire, une alimentation trop riche. Mais pas seulement, selon Patrick Fenichel, endocrinologue chercheur à l'Inserm, pour qui l’exposition aux perturbateurs endocriniens aurait un lien avec ce diabète.

Deux millions et demi de personnes

Il y a d’abord eu des soupçons puis des preuves ensuite sur la souris et enfin puis sur l'homme, avec notamment cette enquête américaine menée sur des infirmières.

Pour convaincre, les chercheurs savent qu'ils devront encore démontrer d'autres liens. L’un des problèmes vient du fait que le diabète de type 2 se déclare souvent chez des adultes relativement âgés. Pour faire la preuve d'un lien entre une grossesse exposée aux perturbateurs endocriniens et le déclenchement plus tard d'un diabète il va falloir attendre quelques années.

En France, le diabète de type 2 touche deux millions et demi de personnes pour un coût annuel estimé à 15 milliards d'euros.

Perturbateurs endocriniens et diabète, reportage de Véronique Julia