Petit biscuit sur "Parachute" : "avant cet album, je n'avais pas conscience du pouvoir des mots"
L'artiste électro rouennais Petit Biscuit vient de sortir son deuxième album "Parachute" à tout juste 20 ans. Dans Popopop, au micro d'Antoine De Caunes et de Charline Roux, il revient sur la composition de son dernier opus. L'occasion de revenir sur l'immense succès qu'il rencontre depuis son titre "Sunset Lover".
Un deuxième album à 20 ans et déjà au zénith
Il grandit en écoutant, très jeune, la musique orientale et la musique classique que lui font respectivement écouter son père et sa mère. Il se met au violoncelle à 5 ans puis enchaine avec la guitare, puis le piano en mode autodidacte. Il compose alors qu'il n'est seulement que jeune adolescent. Son goût musical se précise et verse dans l'univers de l'électro au contact de groupes tels qu'Odesza, Flume ou encore Fakear. À 16 ans, il sort son premier titre, multi-millionnaire du streaming de la vue, Sunset lover qui assure une notoriété à l'international faite maison, à distance sur Soundclound. À seulement 17 ans, il est déjà au zénith. Le jeune DJ est en tournée jusqu'au printemps 2017 en France et aux Etats-Unis. Histoire de célébrer dignement sa majorité, il sort son premier album via son propre label. Oui monsieur. Il entame le festival américain de Coachella, avant de conquérir le monde de l'électronique.
Pour son second album, l'artiste a décidé de poser sa voix sur certains de ses titres, c'est la grande nouveauté ! C'est en Islande qu'il s'est installé pour travailler "Parachute". Le jeune DJ retrace la longue histoire de son nouveau projet musical qui s'est concrétisé pendant la crise sanitaire, notamment lors du confinement. Il nous raconte comment il a vécu cette période anxiogène et combien elle s'est avérée plus productive qu'il ne le pensait au départ. Un disque qui s'est voulu plus mâture et conscient des enjeux auxquels se trouve confrontée la société actuelle. Un tournant musical dans la carrière du jeune artiste dont voici un aperçu avec le titre "Pick Your battle".
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Le reconfinement de Petit Biscuit
Petit biscuit : "Ca aura révélé pas mal d'anxiété chez moi finalement, mais j'essaie de combattre ce sentiment en faisant beaucoup de musique et en relativisant. Je reste un peu enfermé chez moi, certes, mais je fais beaucoup de production. C'est quelque chose que je ne faisais pas avant. Avant que le reconfinement ne se mette en place, on venait de mettre en vente la production physique (les vinyles, les CD).
Je ne suis pas le plus touché par le confinement parce que je vis principalement du stream, du numérique, contrairement à d'autres artistes qui font beaucoup plus de ventes physiques
Pour le coup, ça les touche beaucoup plus. Moi, personnellement, ça va".
Un nouvel album composé seul, en hiver, en Islande
Petit biscuit : "Ce n'était pas le même type de confinement que le second parce que, psychologiquement, je pouvais sortir. Je me suis isolé en Islande, à l'ouest et au nord pour exact car, en vrai, j'ai beaucoup voyagé autour, je ne suis pas resté enfermé dans une maison. J'ai surtout voyagé autour des villes, j'ai vu plein de paysages. C'était vraiment pas du tout le même type de confinement qu'ici en France.
J'ai commencé l'album en Islande en 2019 à une époque où j'étais également seul. Et puis je l'ai fini à la fin du confinement en 2020.
C'est un album bien isolé et je pense que ça se ressent sur les thèmes musicaux
Un parachutiste blessé : une pochette qui révèle pleinement son intériorité, ses blessures
Petit biscuit : "La pochette, je l'ai pensée avant la composition de l'album puisque c'est déjà comme cela que je me voyais lors de ma tournée. C'est d'ailleurs comme ça que je vois mon passé car quand je suis parti en Islande en 2019, quand je suis parti aux États-Unis, j'étais tout seul et quand on est tout seul on se pose beaucoup de questions, on se remet beaucoup en question et ça m'a permis de réfléchi énormément à mon passé.
Je me suis rendu compte que j'étais un peu rempli de plein de choses avec le temps, j'étais même sur le point d'exploser. J'avais beaucoup de pression, beaucoup de blessures intérieures. Et j'ai toujours tendance à minimiser ces choses-là. Par exemple, je ne me suis jamais senti pleinement légitime d'être artiste mais, au fond, je me suis toujours dis que ce n'était pas si grave. Mais, au final, quand on accumule tout, c'est vrai que ça peut faire du mal à la longue.
"Parachute", ça a été une sorte de médicament pour moi
Le fait que je sois représenté ensanglanté sur la pochette, je comprends que ça peut faire bizarre à première vue. Mais je pense que j'avais besoin de me voir comme ça aussi, comme pour prendre davantage conscience de mon intériorité.
C'est un album qui m'a permis de prendre de la hauteur sur moi-même pour mieux sauter
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Un premier album qui a de la voix
Petit Biscuit : "C'est vrai qu'avant c'était beaucoup plus de composition et de production, c'est pourquoi j'ai décidé de me mettre à l'écriture parce que j'en avais aussi besoin. C'est une discipline qui m'a toujours attiré.
Je n'ai jamais eu vraiment la confiance nécessaire en moi pour commencer à chanter mais j'ai toujours voulu faire ça
Je pense que déjà, chanter en anglais, ça me permet de diluer un peu mon message d'origine. J'en apprends tous les jours, c'est vraiment super.
Maintenant que j'ai acquis cette confiance, au même titre que pour la pochette avec le parachutiste blessé, j'avais juste envie de me raconter moi et mes expériences personnelles.
Avant cet album, je n'avais pas vraiment conscience du pouvoir des mots
Une composition avec le légendaire producteur et DJ Diplo
Petit biscuit : "J'étais en Islande et j'avais prévu d'aller deux mois à Los Angeles après l'Islande, donc ça tombait super bien. Je suis allé le voir chez lui. Nous sommes allés en studio. On avait écouté beaucoup de démos que j'avais faites pour l'album déjà. Et puis, on est restés sur ce riff de guitare qu'on entend dans le titre "Pick your battles". On s'est envoyé plein de versions différentes. Avant de finir la collaboration, il était lui-même venu à Paris, en janvier et février 2020, juste avant le confinement".
L'héritage du célèbre titre "Sunset lover"
▶︎ Le célèbre titre affiche près de 35 millions de vues sur YouTube et près de 560 millions d'écoutes sur Spotify.
Petit Biscuit : "J'ai toujours essayé de tuer ce hit, ce titre pour continuer à avancer. Tous les artistes essayent à un moment de s'affranchir de leur plus gros tube. Tous les artistes détestent leurs plus gros titres. Mais, moi, au lieu de le tuer, j'ai décidé d'être en paix avec parce que je me suis rendu compte que c'était quand même un truc de fou qui m'a permis de gagner cette si grande indépendance. Comme ne pas signer en label privé par exemple et de rester indépendant, pouvoir tout financer moi-même.
Ce titre est plus une aubaine qu'autre chose
J'en parle comme si ça faisait 15 ans que je l'avais composée car il y a tellement de choses qui se sont passées entre-temps dans ma vie que j'ai l'impression que ça fait une éternité, alors qu'en réalité ça ne fait que 5-6 ans. Je pense que je l'ai composé avec toute mon insouciance de l'époque. J'étais très jeune et je vivais vraiment au moment présent.
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