Picasso. Bleu et rose, au Musée d'Orsay du 18 sept 18 au 6 jan 19
Par Valérie GuédotL’exposition, premier partenariat de grande ampleur entre le musée d’Orsay et le Musée national Picasso-Paris, envisage de manière inédite les « périodes bleue et rose » de Pablo Picasso, moment déterminant dans sa création.
Certaines icônes de l'artiste seront à l'occasion de l'exposition Picasso. Bleu et rose, au Musée d'orsay montrées en France pour la première fois.
La présentation de cette manifestation au musée d’Orsay participe de la volonté d’inscrire le jeune Picasso dans son époque et de reconsidérer son oeuvre sous le prisme de son appartenance au XIXe siècle.
En 1900, à dix-huit ans passés, Pablo Ruiz, qui signe bientôt Picasso, a tout du jeune prodige. Sa production se partage entre tableaux académiques, pour se justifier vis-à-vis de son père, professeur de dessin rêvant d’une carrière officielle pour son fils, et oeuvres plus personnelles, au contact de l’avant-garde barcelonaise, des revues ou des affiches.
Son arrivée à Paris en octobre 1900, à la gare d’Orsay tout juste inaugurée, ouvre une période de création intense et féconde qui voit éclore la naissance de son identité artistique. C’est sa peinture de salon qui le conduit dans la capitale française : désigné pour représenter son pays à la section espagnole des peintures de l’Exposition Universelle, il y présente une grande toile, Derniers moments, recouverte en 1903 par son chef-d’oeuvre La Vie.
S’ouvre alors une période de création intense et féconde ponctuée par les allers et retours de l’artiste entre l’Espagne et la capitale française. Les années 1900-1906 se caractérisent à la fois par une grande diversité de styles et par l’émergence de questionnements plastiques et d’enjeux conceptuels structurants de sa création. L’oeuvre de Picasso va progressivement passer d’une riche palette colorée aux accents pré-fauves, qui doit tout autant au post-impressionnisme de Van Gogh qu’à Toulouse-Lautrec, aux quasi-monochromes de la « période bleue », puis aux tonalités roses de la « période des Saltimbanques », et aux variations ocres de Gósol.
Cherchant à se détacher d’une périodisation trop fine qui morcellerait la période en autant d’étapes isolées, cette exposition fait le choix d’un champ chronologique qui excède les limites données par l’historiographie aux « périodes bleue et rose » – de l’automne à 1901 à 1904 pour la première et de 1905 à l’été 1906 pour la seconde. Elle cherche ainsi à adopter une juste distance entre « démystification » et respect de l’intégrité de l’oeuvre, entre une vision trop fragmentaire de ses années de jeunesse et une approche globalisante du « génie Picasso ».
Plus de 300 œuvres sont réunies dans un parcours subdivisé en 16 sections, sur 1 500 m2. 80 peintures dialoguent avec environ 150 dessins, une quinzaine de sculptures et une vingtaine d’estampes. Des archives, photographies et correspondances viennent enrichir la compréhension et remettre en perspective ce moment de l’itinéraire artistique de Picasso.
- Commissaire général Laurent Le Bon, président du musée national Picasso-Paris
- Commissaires : Claire Bernardi, conservatrice, musée d'Orsay, Stéphanie Molins, chargée de mission auprès du président, musée national Picasso-Paris, Emilia Philippot, conservatrice, musée national Picasso-Paris
- Conseillers scientifiques : Marilyn McCully, historienne de l’art, Eduard Vallès, conservateur au Museu nacional d’art de Catalunya
Cette exposition est coproduite par le musée d'Orsay et le musée national Picasso-Paris.
Cette exposition est organisée par l’Établissement public des Musées d’Orsay et de l’Orangerie, et le Musée national Picasso-Paris, en collaboration avec la Fondation Beyeler, Bâle.
Source Musée d'orsay
Avec les prêts exceptionnels du Museu Picasso de Barcelone et du Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou
Cette exposition a bénéficié de la garantie de l’État français pour l’assurance des œuvres.