
Invité de l'émission "Tous Politiques", le ministre de l'Economie et des Finances a rappelé l'attachement du gouvernement à la taxe sur les hauts revenus. Une taxe qui n'est pas punitive, assure Pierre Moscovici, et qui durera "le temps de la crise".
Le projet a beau avoir été retoqué par le Conseil constitutionnel, le gouvernement ne compte pas le lâcher. Le projet de taxe sur les hauts revenus (supérieurs à un million d'euros par an) est toujours dans les tuyaux, il est actuellement remanié pour pouvoir, cette fois, passer l'épreuve des Sages sans difficulté.
Mais attention, pour Pierre Moscovici, il ne faut pas y voir une mesure punitive mais un effort exceptionnel.
"Il n'est pas question de dénigrer ceux qui gagnent de l'argent dans ce pays"
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Un effort qui, a priori, ne se prolongera pas, comme l'évoquait Jérôme Cahuzac, ministre du Budget.
Pas question non plus de parler de "matraquage fiscal" comme le fait notamment la droite. Le ministre l'assure : "dès 2014 nous serons dans la stabilité, nous ne voulons pas de matraquage fiscal dans notre pays".
Quant à la réforme fiscale, elle n'a pas non plus disparu. "Il y a une petite musique qui laisserait à penser qu'elle est enterrée, elle ne l'est pas. Cette idée de fusion (entre impôt sur le revenu et CSG) est toujours présente, mais je ne crois pas qu'il y ait urgence. Aujourd'hui, la stabilité doit l'emporter."
L'exil de Depardieu, "extraordinairement anecdotique"
L'une des conséquences de l'impôt sur les hauts revenus, c'est le départ de Gérard Depardieu et son exil belge puis russe... Une question que Pierre Moscovici préfère ne pas développer.
"Faire l'éloge de la démocratie en vantant le modèle russe, c'est comme affirmer son patriotisme en s'installant en Belgique"
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L'objectif de 0,8% de croissance maintenu
Pourtant cet objectif est de plus en plus présenté comme irréaliste. Mais Pierre Moscovici tient le cap et maintient ses prévisions.
"Je mets au défi quiconque de dire aujourd'hui ce que sera la croissance en 2013"
"Les investisseurs finiront par faire confiance à notre continent"
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Il fait observer que "les aléas internationaux sont plutôt positifs, tout comme le volontarisme français. La zone euro va mieux, la France y est pour quelque chose. Les investisseurs finiront par faire confiance à notre continent."
La nationalisation de Florange "n'était pas la solution"
Autre point qui a fait débat : la nationalisation temporaire des hauts-fourneaux d'ArcelorMittal à Florange. Une position défendue par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, mais finalement abandonné par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Mais pas question d'en faire une guerre idéologique, pour Pierre Moscovici.
"La nationalisation temporaire peut se justifier dans certains cas. Dans l'affaire Florange, ça n'était pas la solution."
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Peugeot "a une place dans le paysage européen et mondial"
Les difficultés du groupe PSA n'inquiète pas non plus Pierre Moscovici, qui pense que l'entreprise a encore une place majeure.
Même s'il ne veut pas dicter aux dirigeants "d'une entreprise privée" les moyens pour maintenir cette place.
"Ce n'est pas à moi de dire ce que les dirigeants de Peugeot doivent faire."
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"Peugeot est vulnérable mais c'est une entreprise forte", ajoute le ministre. Mais sur la question d'un éventuel rapprochement avec Opel aussi, il laisse aux dirigeants le soin de prendre les décisions. "Mais nous serons là pour les accompagner", assure-t-il.
Notre-Dame-des-Landes, "un dossier qui est déjà au stade de la réalisation"
Comme le reste du gouvernement, Pierre Moscovici a de nouveau défendu le projet d'aéroport très contesté en Loire-Atlantique. Pour lui, le dossier est déjà "au stade de la réalisation".
"Il y a une volonté très forte de le construire, notamment de la part du Premier ministre et du gouvernement"
"Il y a une nécessité qui existe" pour cet aéroport.
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Le ministre de l'Economie et des Finances qui assure que "les capacités de l'aéroport actuel sont saturées, il ne peut pas être étendu. Il y a une réalité économique qui est forte." Il appelle aussi à laisser la commission de dialogue travailler pour trouver une issue au conflit.