Manuel Valls a obtenu, mardi à l'Assemblée, une courte majorité pour son plan d'économies de 50 milliards d'euros, mais 41 députés socialistes ont refusé de l'approuver malgré la dramatisation des enjeux et les concessions faites en faveur des plus modestes.
Le programme de stabilité de la France pour la période 2014-2017 a été approuvé par 265 voix pour, 232 contre et 67 abstentions. Manuel Valls ne s'est pas appesanti sur ce résultat qui constitue un revers pour lui au regard des efforts déployés pour unir son camp sur la politique économique du gouvernement.
Pour le Premier ministre, le coup est rude. L'analyse de Marc Fauvelle, chef du service politique de France Inter.
Pour Manuel Valls le coup est rude
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Après le vote, Manuel Valls a toutefois parlé d'un "acte fondateur".
Merci à la majorité pour ce soutien. Il est important. [...] Je reste convaincu que c'est un acte fondateur, important, pour la suite du quinquennat du président de la République.
Manuel Valls : "Un acte fondateur"
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Le Premier ministre avait fait monter les enchères lors de son discours devant l'Assemblée nationale, estimant que ce vote, pourtant consultatif, constituait un "moment de vérité" :
Ce n'est pas un vote indicatif. C'est un vote décisif ! Il marquera profondément l'évolution de notre pays. Le résultat du vote conditionne à la fois la légitimité du gouvernement, sa capacité à gouverner avec sa majorité, et, surtout, la crédibilité de la France.
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Le Premier ministre a réitéré les concessions faites lundi pour les plus modestes et sa volonté de mener une profonde réforme territoriale. Il s'est efforcé de convaincre les parlementaires socialistes de s'unir autour de ce programme qui doit permettre de financer des baisses de charges pour les entreprises et de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2015.
"Un message d'alerte au gouvernement"
Mais Manuel Valls n'a pas réussi à convaincre tous les "frondeurs" du PS. Au total, 41 socialistes (44 en comptant les députés apparentés) ne l'ont pas approuvé, un chiffre jugé élevé dans l'entourage de François Hollande, puisqu'il se situe dans le haut de la fourchette envisagée.
Pour le chef de file des députés UMP Christian Jacob :
C'est un vrai échec, une vraie fissure de la majorité, une majorité qui est en train de se déliter.
"Un échec" pour Christian Jacob
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Même à gauche, on reconnaît que le résultat n'est pas bon. Le député PS Thierry Mandon :
Ce n'est pas un signe de force de la majorité derrière le gouvernement.
Les abstentionnistes socialistes ont voulu "envoyer un message d'alerte au gouvernement" et demander des "inflexions sérieuses à la politique budgétaire et fiscale", explique, pour sa part, le député PS d'Indre-et-Loire, Laurent Baumel. Il était l'invité du journal de 13 heures de Claire Servajean :
Laurent Baumel : "Un message d'alerte au gouvernement"
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