Plan de relance : le gouvernement table sur l'intelligence artificielle
Par Laurent Kramer, Louis-Valentin LopezDans le plan présenté ce jeudi, le gouvernement aborde la place de la France dans l'intelligence artificielle. Des petites PME, en passant par la santé ou l'agriculture, les attentes et les besoins pour les 10 prochaines années sont très forts.
Il faut rattraper le retard de la France en terme d'intelligence artificielle. C'est l'un des axes du vaste plan de relance, présenté ce jeudi en Conseil des ministres par le gouvernement. Premier objectif donc : accroître massivement l'accès à l'intelligence artificielle et développer les formations. Le gouvernement a pour volonté de doper le plan "Investissement dans les compétences" (PIC) dans ce sens, comme l'a fait la Chine depuis 2013.
Inquiétude pour ce qui concerne les petites et moyennes entreprises
Les PME françaises, d'abord, accusent un retard sur le numérique qui inquiète Bercy. Avec le risque de voir des entreprises très vite déclassées et sous performantes faute d'utiliser l'intelligence artificielle, souligne Gilles Babinet de l'institut Montaigne. "On considère souvent l'intelligence artificielle un peu comme de la science fiction quand on est un patron de PME", estime l'expert en numérique : "C'est bien dommage, parce que quand on nous compare avec les pays scandinaves et dans une certaine mesure avec la Chine, on voit bien que là, où ils ont réussi, c'est à faire en sorte que les PME s'emparent de l'intelligence artificielle très concrètement, pour augmenter la productivité."
Quelles filières en bénéficieraient le plus ? "On pense évidemment aux filières d'excellence françaises", note Gilles Babinet : "L'aéronautique, l'automobile et dans une certaine mesure le luxe et l'agroalimentaire. Ce sont des domaines qui pourraient massivement gagner des parts de productivité grâce à l'intelligence artificielle."
L'intelligence artificielle au cœur de la santé
L'intelligence artificielle est également au cœur des enjeux de notre futur système de santé et de recherche : pour diagnostiquer des maladies, ou encore compartimenter l'usage de nos données. "Avec la crise, le vide est évident. Il y a une volonté de moderniser le système de soins. L'annonce a été faite que 2 milliards allaient être consacrés au numérique dans la santé", souligne Gilles Babinet.
Le gouvernement souhaite aussi doper l'usage de l'intelligence artificielle pour fluidifier les transports, transformer l'impact environnemental de l'agriculture, ou encore piloter efficacement et mesurer la transition énergétique et environnementale des grandes entreprises.