La plateforme OpenSea, leader de la vente et de l'achat de NFT, ces certificats d'authenticité aussi virtuels que sécurisés, révèle pourquoi elle a voulu limiter la possibilité de créer des NFT sans frais : dans quatre cas sur cinq, ce sont des œuvres plagiées, des vols, voire du spam.
Et si l'engouement pour les NFT connaissait sa première brèche ? Depuis plusieurs mois, les "non-fungible tokens" ("jetons non fongibles"), sortes de certificats d'authenticité virtuels ultra-sécurisés, apparaissent partout sur le web. Très pratiques pour les artistes numériques qui peuvent enfin authentifier leurs créations et les vendre comme des œuvres uniques, on en a aussi trouvé dans des jeux de cartes de football à collectionner, dans des boutiques d'objets en série limitée pour les jeux vidéo, ou plus récemment dans des ventes aux enchères... d'objets réels – Julian Lennon a vendu des NFT liés à des objets ayant appartenu à son père John... tout en gardant les objets physiques chez lui.
Limitation des NFT "gratuits"
Mais avec l'explosion des NFT, vient celle... des abus et autres fraudes. Le site OpenSea, leader en matière d'achat et de vente de NFT, a publié le week-end dernier un long "thread" sur Twitter, dans lequel il explique que "80% des objets créés [gratuitement] sont des œuvres plagiées, des fausses collections, ou du spam".
Jusqu'à présent, OpenSea avait mis en ligne un outil permettant de "minter", autrement dit de créer des NFT, gratuitement. La plateforme a ensuite voulu restreindre cet outil à la création de 50 NFT par utilisateur, après quoi elle deviendrait payante. Et face à la levée de bouclier suscitée par cette annonce, elle a fait machine arrière mais a tout de même tenu à expliquer les raisons de sa décision initiale :
"Nous avons récemment constaté que les mauvais usages de cette fonction étaient en augmentation exponentielle. Plus de 80% des 'objets' créés avec cet outil sont des plagiats, des faux, et du spam. Nous n'avions pas pris notre décision à la légère (...) nous aurions dû vous prévenir de cela avant d'appliquer nos nouvelles règles".
Des NFT volés
Concrètement, cela signifie que très souvent, les gens qui utilisent cet outil pour créer un NFT associé à une œuvre numérique le font en réalité... avec des œuvres qu'ils n'ont pas créé. Les cas de "vol de NFT" sont de plus en plus nombreux, et, selon Usbek & Rica, de nombreux artistes ont fait part d'un véritable parcours du combattant pour réclamer le retrait de NFT frauduleux liés à leurs œuvres.
En lieu et place de cette mesure de limitation à 50 NFT créés sans frais, OpenSea a assuré travailler à "un certain nombre de solutions" pour éviter ce genre d'abus. La plateforme s'est engagée à mieux communiquer avec les utilisateurs avant de mettre en œuvre de nouvelles mesures.