

Le 23 juin 2016, quelques 17,4 millions de Britanniques (soit 51,9% des voix) votent en faveur d'une sortie de l' UE. Aujourd’hui, Affaires sensibles / la Fiction vous propose « Brexit, chronique d’une rupture annoncée »
Aujourd’hui, Affaires sensibles / la Fiction vous propose Brexit, chronique d’une rupture annoncée.
- Une émission proposée par Christophe Barreyre
- Écrite par Vincent Hazard
- Réalisée par Cédric Aussir
Voici l’histoire du Brexit et de ce jour terrible du 23 juin 2016, journée qui a ébranlé le Royaume Uni et l’Europe, où quelque 17,4 millions de Britanniques (soit 51,9% des voix) votent en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne, à l'issue d'une campagne axée sur l'immigration et l'économie. Le Royaume-Uni qui avait rejoint la Communauté européenne en 1973, devient le premier pays à sortir de l'UE.
Hier, Affaires Sensibles est revenu sur l’histoire de ces rapports difficiles entre l’Europe et la Grande-Bretagne tout au long des cinquante dernières années. Car, avant que la Grande Bretagne ne rentre dans l’Union, le 1er janvier 1973, le général de Gaulle opposa par deux fois son veto à l’entrée de l’Angleterre dans le Marché Commun, le premier en janvier 1963, le deuxième en novembre 1967. C’est dire si cette entrée a été discutée !
Mais en cette fin de printemps 2016, en décidant de soumettre à un référendum la question : oui ou non la Grande Bretagne doit-elle rester dans l’Union Européenne ? David Cameron, le premier ministre britannique, joue le sort de son pays à la roulette russe, pour sauver sa peau et tenter de ressouder son parti conservateur.
En face, son ami depuis le Lycée, Boris Johnson, maire de Londres et membre du même parti mais qui au fur et à mesure de la campagne prendra fait et cause pour la sortie, pour le Brexit. Ces deux vieux compagnons n’en sont pas à la première trahison près !
Les personnages étant posés, le spectacle peut commencer !
La Grande Bretagne est une île à la dérive, depuis la victoire du « leave », son destin semble s’écrire en pointillé.
Dans la fiction ce sont ces destins et ces voix contradictoires que vous allez découvrir, deux camps dans lesquels les partisans du « remain » pour rester dans l’Union ne sont pas si combatifs que cela et ceux de « leave », on quitte le navire européen, sont eux à court d’arguments crédibles !
Dans le journal Le Monde daté du 3 juillet 2016, paru quelques jours après la victoire des adversaires à l’Union Européenne, les journalistes proposent une lecture des évènements à la fois originale et passionnante, ils donnent de l’histoire, la petite comme la grande, une définition entre le grand guignol et la tragédie shakespearienne et découpent la tragédie du Brexit en cinq actes inspirés de Richard II, Henri IV, Macbeth ou Othello !
Une figure de style ? Certainement pas, car aujourd’hui encore nous ne savons toujours pas si nous sommes dans le grand guignol ou la tragédie, les Anglais et, à leur tête, la première ministre Teresa May, veulent-ils ou non du Brexit ?
Il est aussi difficile aujourd’hui comme hier de comprendre précisément ce que veulent les Britanniques !
Extrait du scénario
Scène 7
(Loge d’émission de télévision)
DAVID CAMERON : Boris était assis de quel côté la semaine dernière ?
ANDREA MARR : On fait toujours pareil, vous serez assis à droite de l’écran. Je vous laisse vous préparer.
(Son : Andrea Marr s’en va.)
DAVID CAMERON : C’est parfait, c’est sur mon meilleur profil. J’espère que je ferais mieux que lui.
TANIA : Ça ne sera pas dur, c’était un fiasco. Mais attention à ne pas noyer les gens avec des chiffres.
CRAIG : Il a été nul. Tous les experts le disent, la banque d’Angleterre, les syndicats de patrons, le FMI… si on sort c’est la cata pour l’économie.
TANIA : Oui mais les sondages se resserrent quand même, il ne faut pas se relâcher. Il faut parler simplement.
CRAIG : C’est normal que ça se resserre. Et puis on attend toujours que ça bouge chez vous…
TANIA : Beaucoup de gens à gauche considèrent que ce référendum est une de vos promesses de campagne.
DAVID CAMERON : On n’a vu Corbyn nulle part. Il refuse de mouiller la chemise pour pouvoir m’attaquer ensuite quel que soit le résultat.
TANIA : Il n’est pas le seul à vouloir votre place, Boris aussi. Monsieur le premier ministre, il est peut-être temps de contre-attaquer ? On a de quoi.
DAVID CAMERON : Non, on gagnera avec le bon sens économique, les Britanniques savent où est leur intérêt.
(Son : Andrea Marr revient.)
ANDREA MARR : Monsieur le Premier ministre, ça va être l’heure. Allons-y.
DAVID CAMERON : Je vous suis. (Aux autres). Souhaitez-moi bonne chance. Quelle est l’andouille qui a eu cette idée de référendum, franchement !
CRAIG : On est tous derrière vous, je vous rejoins sur le plateau.
L' invité
Anthony Bellanger, journaliste, spécialiste de géo-politique, chroniqueur sur France Inter, tous les jours à 7 heures moins 10 : Les histoires du monde.

Le scénariste Vincent Hazard

Après des études d'audiovisuel dans le Nord de la France, Vincent Hazard s'expatrie en Angleterre. En 2001, il y réalise son premier court métrage en anglais, Nicholas, film qui tourne dans de nombreux festivals et gagne plusieurs prix. Rentré en France, il poursuit sa carrière de réalisateur avec un autre court-métrage, OUT, qui reçoit un bel accueil en festivals avec plusieurs prix. Bénéficiant de son expérience de monteur son auprès de réalisateurs aussi prestigieux que Stephen Frears, Costa Gavras ou Luc Besson, Vincent est lui-même devenu un réalisateur aguerri à tout type de productions. Il a aussi a écrit une quinzaine de pièces. Il est l'auteur de Fictions à France Interdepuis Il a été sélectionné à l'atelier d'écriture de la Fémis avec un long-métrage de comédie franco-anglais (2016-2017) et cette année, il est le Lauréat Émergence pour un projet de série digitale de comédie sur les religions.(2017-2018).
Le générique
Brexit, chronique d’une rupture annoncée, une fiction
Écrite par Vincent Hazard
Réalisée par Cédric Aussir
Avec les voix de :
- Gérard Cherqui : David Cameron
- Arnold John : Boris Johnson
- Laurent D’Olce : Craig Olivier
- Sophie Quinton: Tania
- Stéphanie : Elisabeth Mazev
- Anne Cosmao : Andrea Marr
- Cécile Ribault-Caillol : Amber Rudd
Et les voix de : - Malo de la Tullaye, Elise Hobbe et Stéphane Szetak
- Bruitage : Sophie Bissantz
- Équipe Technique : Bernard Lagniel et Bastien Varigault
- Assistante à la réalisation : Sophie Pierre

Programmation musicale
- David BOWIE : Changes
- SUEDE : The Next Life
- PJ HARVEY : Let England shake
L'équipe
- Production
- Autre
- Réalisation
- Journaliste
- Collaboration
- Réalisation
- Journaliste