Cannes 1987, Pialat et sa palme

Rediffusion du 4 novembre 2014.

En ce premier jour du festival de cannes 2017, 70ième édition, le bras d’honneur ou le poing levé de Maurice Pialat à ce même festival il y a tout juste 40 ans.

Nous sommes le 20 mai 1987. C’est la cérémonie de remise des trophées, le bouquet final du festival. Il y a là le banc et l’arrière-banc du cinéma mondial, des ministres, des chanteurs, une montagne de médias : Cannes est le plus grand barnum du cinéma au monde. La cérémonie de clôture est son apothéose.

Pour cette édition 87, c’est Yves Montand qui préside le jury. Très à l’aise dans son smoking, il annonce la palme d’or : Elle est décernée à Maurice Pialat pour son film « Sous le soleil de Satan ». Alors le cinéaste récompensé se lève, avant même que son nom et le titre de son film ne soient prononcés. Il marche tranquillement, rejoint Catherine Deneuve, Carole Bouquet et Christophe Lambert qui l’attendent sur scène.

Et là, quelques sifflets se font entendre, très peu en fait, une dizaine peut-être. Évidemment Pialat n’entend pas les applaudissements. Il focalise son attention sur les siffleurs et s’adresse à eux avec brutalité sous le regard inquiet de Carole Bouquet, le rire crispé de Catherine Deneuve et le rire tout court de Christophe Lambert, avant de lever le point de la victoire dans un geste un peu ambigu que certains prendront ou feindront de prendre, pour un bras d’honneur.

Mais quelle mouche a donc piqué Maurice Pialat ce soir-là ? Pourquoi cette attitude dans un lieu où l’on s’efforce traditionnellement de faire croire que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ? Aujourd’hui encore, on se pose la question.

Vidéo Ina

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Nos invitées: Sylvie Pialat et Eva Bettan

Sylvie PIALAT, scénariste et productrice, elle a été l’épouse de Maurice Pialat,

et Eva BETTAN, spécialiste cinéma sur France Inter