De Sangatte aux jungles du Calais : l’histoire sans fin des migrants du détroit de la Manche

De Sangatte aux jungles du Calais : l’histoire sans fin des migrants du détroit de la Manche
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Sangatte, c’est le nom d’une ville balnéaire près de Calais. Mais depuis 1999, ce nom a échappé à la ville… Désormais quand on entend le nom de Sangatte, on pense à ces réfugiés errant dans les rues et sur la côte de la Manche, rêvant d’Angleterre.

Avec
  • Haydée Sabéran Journaliste, Correspondante à Libération dans le Nord-Pas-de-Calais

Sangatte, c’est le nom d’une ville balnéaire près de Calais. Mais depuis 1999, ce nom a échappé à la ville… Désormais quand on entend le nom de Sangatte, on pense à ces réfugiés errant dans les rues et sur la côte de la Manche, rêvant d’Angleterre.

"La frontière tue" est-il écrit sur un panneau, posé sur un abri improvisé par des migrants à Calais
"La frontière tue" est-il écrit sur un panneau, posé sur un abri improvisé par des migrants à Calais
© MaxPPP

Revenir sur l’histoire des migrants du Calaisis, c’est se plonger dans un refrain qui semble se répéter chaque année. En dix ans, le détroit du Pas-de-Calais est devenu l’une des scènes nationales de la lutte contre l’immigration clandestine, utilisé comme simple décor d’opérations de communication dont les Ministres hésitent ensuite à fouler les terres.

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Ces plages de la Manche sont aussi le reflet d’un échec de l’Europe qui a du mal, en ce début de siècle, à assumer son rôle de terre d’immigration… les derniers évènements tragiques dans la Méditerranée nous en rappellent les conséquences dramatiques.

Aujourd’hui, on oublie que seuls 3% des habitants de la planète vivent dans un autre pays que le leur, quand au 19e siècle le pourcentage s’élevait à 10%. La migration vers les pays riches, du Nord, ne représente qu’une proportion minoritaire des migrations globales. Et pourtant, on parle d’afflux, d’invasion, de digue qui lâche.

Dans la ville de Sangatte et dans le Calaisis se joue l’histoire de cette Europe et de cette France qui hésitent toutes deux entre mesures humanitaires et sécuritaires, entre accueil et rejet. C’est l’histoire de ces migrants, pris dans la nasse de nos contradictions.

Reportage

Notre reporter Gaylord Van Wymeersch s’est rendu à Calais. Aux abords du nouveau « centre d’accueil de jour Jules Ferry », mis en place à l’automne 2014 par les autorités, s’entassent 1500 à 2000 migrants selon les associations. Un village de fortune, une « Nouvelle Jungle », tolérée par les autorités. Jamais, même à l’époque de Sangatte, les réfugiés n’ont été si nombreux. Rencontre au bout de l’Europe migratoire avec ces exilés et avec Philippe Wannesson, habitant et militant calaisien qui leur vient en aide.

En seconde partie, nous recevrons Haydée Sabéran , journaliste, correspondante notamment à Libération dans le Nord-Pas-de-Calais. Elle est l’auteur du livre Ceux qui passent dans lequel elle raconte le quotidien vécu par des migrants et des Calaisiens dans ce détroit, de 1999 à 2012.

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Les liens

Migrants : fantasmes et réalités, numéro du Jounal le 1

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