- François Laumonier
1er mai 1993
c’est une France plongée dans la détente et le jour férié de la Fête du travail qui apprend la mort de Pierre Bérégovoy, encore Premier Ministre quelques semaines auparavant. L’émotion collective qui envahit les Français, ses partisans comme ses adversaires politiques est à la mesure de la dimension historique et dramatique du geste.
Cet événement, unique dans l’histoire de la Vème République, marque les esprits et nourrit les rapports ambigus que le public entretient avec la presse : à la fois élément indispensable de la démocratie, mais aussi moyen de pression qui peut pousser les plus fragiles vers le désespoir... ces journalistes, que François Mitterrand appellera dans cette affaire, "les chiens". Considérés comme en partie responsable du drame, on trouve aussi les adversaires politiques de Pierre Bérégovoy, ceux qui ont soufflé sur les braises et les magistrats... tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont animé, des mois durant, la chronique du déshonneur, comme ils l’auraient fait pour un autre inculpé dans n’importe quelle autre affaire car ainsi fonctionne la démocratie : dans la transparence, jusqu’à la dictature de la transparence. A partir de là, tous vont se rejeter la faute, alimentant au passage les hypothèses les moins crédibles, pourvu qu’elles soient spectaculaire dans une démarche qu’on appelle la théorie du complot . Certains iront même jusqu’à parler de crime d’État ou d’assassinat politique.
A travers le destin tragique de Pierre Bérégovoy, c’est une histoire de la gauche française qui se raconte : de l’élan de la victoire en 1981 à la fin crépusculaire du deuxième mandat du Président Mitterrand. Les années du socialisme au pouvoir… sa volonté de changer à la vie puis son allégeance aux lois du marché, ou comment le destin de Pierre Bérégovoy épouse le chemin des illusions perdues.
Notre invité aujourd’hui : François Laumonier , diplomate, il était le chef de cabinet de Pierre Bérégovoy lors des différentes fonctions ministérielles occupées par l’ancien Premier Ministre. Il a travaillé à ses côtés pendant huit ans. Il fut par la suite, entre autres, consul général de France à Genève, puis ambassadeur de France en Lituanie.
François Miterrand rend hommage à Pierre Bérégovoy :
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