Les perdants magnifiques en politique : Alain Juppé (6)

8 mai 1997, le président de la République, Jacques Chirac et son Premier ministre Alain Juppé lors de la cérémonie du 8 mai 1945
8 mai 1997, le président de la République, Jacques Chirac et son Premier ministre Alain Juppé lors de la cérémonie du 8 mai 1945 ©AFP - GERARD FOUET
8 mai 1997, le président de la République, Jacques Chirac et son Premier ministre Alain Juppé lors de la cérémonie du 8 mai 1945 ©AFP - GERARD FOUET
8 mai 1997, le président de la République, Jacques Chirac et son Premier ministre Alain Juppé lors de la cérémonie du 8 mai 1945 ©AFP - GERARD FOUET
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Il avait une autoroute devant lui. Après cinq ans de présidence Hollande, tous les indicateurs étaient au vert pour qu’il accède à la plus haute charge de l’Etat. Pour lui qui avait connu une succession de rendez-vous manqués, 2017 serait l’année de la consécration. Mais rien ne s'est passé comme prévu pour Alain Juppé

Le favori des sondages, celui qui devait passer avec aisance l'épreuve de la primaire de la droite et remporter facilement la présidentielle, a raté la dernière marche. Résultat : une chute imprévisible, brutale, funeste. De toutes les déconvenues subies au fil de sa carrière, celle-ci est peut-être la plus cruelle, tant la voie vers l'Elysée lui semblait dégagée. Mais aussi parce qu'à 71 ans, Alain Juppé disputait son dernier combat. Celui qui aurait pu lui permettre de passer à la postérité en devenant le huitième président de la Ve République. Condamné à une retraite forcée, aujourd’hui membre du Conseil Constitutionnel, il sait désormais qu'il ne réalisera jamais ce rêve, qui le stimulait depuis si longtemps. 

Après son échec à Matignon en 1995-1997, sa condamnation judiciaire en 2004, sa défaite aux législatives en 2007, Alain Juppé avait pourtant réussi un retour méticuleux sur le devant de la scène et dans le cœur des Français. Depuis qu'il s'était lancé officiellement dans la course à l'Elysée, à la fin de l'été 2014, tout semblait lui sourire. Juppé avait mangé son pain noir, il lui restait à écrire son histoire. Mais l’Histoire, avec un grand H, en a décidé autrement.

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Un récit documentaire de Vincent Lebrun 

Invitée : 

Virginie Le Guay, cheffe du service Politique à Paris Match**.  **Autrice du chapitre sur Alain Juppé dans l'ouvrage collectif dirigé par Jean Garrigues : Les perdants magnifiques. De 1958 à nos jours, paru en novembre 2020 chez Tallandier. Le livre qui nous a inspiré l’idée de cette série documentaire et dont nous avons emprunté le titre. 

Pour aller + loin : 

Programmation musicale : 

  • Kaolin : Je reviens (2006)
  • Brigitte Fontaine : J'irai pas (2020)
  • Julien Baer : Drôle de situation (2004)