Nadia Comaneci : l’envers du triomphe

La vie, le destin de Nadia Comaneci, c’est l’histoire d’une villageoise, née au cœur des Carpates roumaines, un jour d’hiver 1961. A six ans, elle commence la gymnastique. A 14 ans et demi, elle est médaillée d’or au Jeux Olympiques d’été de Montréal. Nous sommes le 18 juillet 1976 et pour la première fois dans l’histoire de la gymnastique, un jury décerne la note parfaite : 10 sur 10. Aux barres asymétriques, sur la poutre, Nadia Comaneci s’élance dans le vide, retombe toujours sur ses pieds, sans une hésitation. Revoir ces images procure aujourd’hui encore une émotion particulière. On frissonne à la vue de ses figures incroyables qui provoquent cris et stupéfaction dans le public. Elle est rebaptisée la « petite fée de Montréal » et devient peu à peu un mythe planétaire.

Nadia Comaneci, c’est aussi l’histoire d’une petite fille qui grandit en République socialiste de Roumanie. Elle a 4 ans lorsque Nicolae Ceausescu accède au pouvoir. Pendant 24 ans, cet homme va régner en maître absolu sur son pays. Ce dictateur au regard de fou instaure un régime tyrannique… C’est Ubu roi en terre communiste. Un temps, Nadia Comaneci est son faire-valoir auprès des roumains et des occidentaux. Une petite communiste qui détraque les lois de la gravité en quelques sauts périlleux.

Nadia Comaneci, c’est enfin l’histoire d’une femme timide, indépendante, prisonnière d’un enjeu politique qui la dépasse.

Objet de nombreux fantasmes, elle connaitra la chute puis l’exil.

Pour en parler, nous recevrons en deuxième partie d’émission l’historienne Catherine Durandin.

Spécialiste de la Roumanie, elle a écrit plusieurs livres de référence sur la dictature du couple Ceausescu et publiera prochainement un ouvrage intitulé Ma Roumanie communiste.

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