

Suite à une grave dépression au début des année 1950, la jeune Niki de Saint Phalle est internée et doit subir des électrochocs. Après cette expérience, elle décide d'exprimer dans ses œuvres sa révolte contre une enfance marquée par l'inceste.
- Camille Morineau Conservatrice du patrimoine, directrice de l’association Aware (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions…), commissaire indépendante d’exposition
La fiction
Écrite par Léo Koesten, réalisée par Michel Sidoroff et produite par Christophe Barreyre.
Léo Koesten, le scénariste

Léo Koesten est né le 26 mai 1945. Il a partagé sa vie entre enseignement – il a été, notamment, professeur d’allemand et de communication à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, et médias – il a gagné deux prix de télévision pour des courts-métrages, le premier sur le compositeur Olivier Messiaen, le second sur le peintre surréaliste Max Ernst.
Pour ARD, la première chaîne de télévision allemande, il a suivi durant 5 ans le Tour de France cycliste en réalisant de très nombreux reportages à caractère touristique et culturel.
Il est l’auteur de nombreux manuels d’apprentissage du français destinés aux lycéens allemands, d’une centaine de pièces et de reportages pour la radio allemande à Cologne et de plus d’une trentaine de pièces historiques et de polars pour France Inter, France Inter qui a diffusé le 26 décembre 2014, dans le cadre d’Affaires sensibles, un docufiction consacré à l’écrivain Marguerite Yourcenar. Il a également écrit la fiction sur Pierre Dac et sur le chef d’orchestre Herbert von Karajan.
Pour la série Au fil de l’histoire, il a écrit une pièce d’une durée de 30 minutes, Du sang sur la Rose blanche, l’histoire de ces jeunes Allemands qui avaient appelé la population allemande à résister aux nazis et qui l’ont payé de leur vie. Dans ce texte pour France Inter, il y avait matière à pièce de théâtre. C’est ainsi que sont nés Les Peintres, un texte écrit en collaboration avec Laurent Cazanave. Cette pièce a été publié aux éditions L’Harmattan et fera prochainement l’objet de lectures dans le Sud de la France.
Pour l’heure, Léo Koesten met la dernière main à un court-métrage et à une pièce de théâtre commandée par la ville de Sèvres, pièce qu’il a intitulée Les défis de Madame de Pompadour.
Extrait de l'émission
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Plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films, Niki de Saint Phalle (1930-2002), après avoir réalisé des tableaux assemblages, elle devient célèbre en 1962 avec ses « tableaux tirs à la carabine » qui font saigner la peinture. S’inscrivant dans la mouvance des nouveaux réalistes, elle explore les représentations de la femme avec ses mariées, accouchements, déesses, puis au milieu des années 1960, ses « Nanas », sculptures monumentales et colorées, qui sont l’étendard d’un féminisme dont elle est une des premières représentantes. Son engagement dans un art public qui s’adresse à tous trouve son apogée dans le jardin des tarots en Toscane , auquel elle travaille pendant 20 ans.
Personnalité magnifique et rebelle, Niki de Saint Phalle a produit une œuvre singulière qui frappe par sa radicalité, mais aussi par son énergie joyeuse, son humour et sa poésie.
Lorsque Niki de Saint Phalle décide de se consacrer à l’art au milieu des années 1950, elle fait aussi le choix d’être une artiste autodidacte plutôt que de suivre un enseignement académique qui briderait sa liberté. Victime d’inceste perpétré par son père quand elle avait 11 ans, un secret qu’elle ne révèlera qu’à la fin de sa vie, Niki choisit très tôt d’être « une héroïne » et de s’affranchir de l’existence sans relief des femmes de son temps. La radicalité de ses choix artistiques sera cependant toujours tempérée par l’optimisme, l’humour et une imagination d’une richesse inouïe. Entre 18 et 25 ans, Niki pose comme mannequin pour les plus grands magazines américains, puis français, afin de gagner sa vie. Elle a alors, bien sûr, rompu avec sa famille.
Devenue artiste, elle saura jouer de la représentation photographique et filmique de son travail où elle critique les rôles assignés à la femme.
Sa rencontre avec l’artiste suisse, Jean Tinguely, qu’elle épousera, sera décisive. Il est peintre, sculpteur, dessinateur et inventeur. Il est en quelque sorte « bluffé » par le talent de son épouse. Ensemble, ils collaboreront à de nombreuses œuvres, dont, par exemple, Le « Cyclop » également connu sous le titre « Le Monstre ou La Tête », est une sculpture monumentale construite dans la forêt de Milly entre 1969 et 1994. Outre Tinguely et Niki de Saint Phalle, une quinzaine d’artistes ont collaboré à cette œuvre : Daniel Spoerri, Jean-Pierre Raynaud, Eva Aeppli, César, Arman, et L’œuvre est située dans le bois des Pauvres à Milly-la-Forêt.
« Mon œuvre est autobiographique. J’ai essayé de mettre toujours dans mes œuvres ce que je ressentais sur le moment. Mon enfance était douloureuse, solitaire et difficile, et alors je m’échappais dans un monde merveilleux. Ça m’a donné une structure pour toute ma vie. Je ne vais pas regretter mon enfance : ça m’a permis d’être ainsi. » (Niki de Saint Phalle).
(…)
Camille Morineau, l'invitée

Titulaire d’un DEA en histoire de l’art, Camille Morineau a enseigné l'histoire de l'art du XXème siècle plus de dix ans à l’Ecole du Louvre, et deux ans à l’Ecole Normale Supérieure dont elle est une ancienne élève. Elle a travaillé dans différents musées parisiens : le musée d’Art moderne de la Ville de Paris, la galerie du Jeu de Paume, avant d’être chargée du Fonds municipal d’art contemporain dont elle a organisé la première exposition publique (Jeux de genres, Espace Electra, 1998). Elle a été chargée de la commande publique artistique à la Ville de Paris pendant deux ans, sujet sur lequel elle a organisé un cycle de conférences pendant deux ans à l’Ecole du Louvre. Elle a ensuite travaillé dix ans au Centre Pompidou comme conservatrice des Collections contemporaines, et a été commissaire d'exposition, notamment pour Niki de Saint Phalle, rétrospective, au Grand Palais en 2014, puis au Guggenheim Bilbao en février 2016. Elle décrit l’artiste comme « Féministe, politique, surprenante ». Elle collabore régulièrement avec Art Press et les Cahiers du Musée national d’art moderne.
Niki de Saint Phalle. Les couleurs de la vie
À l’occasion de la rétrospective de l’œuvre de Niki de Saint Phalle au Grand Palais en partenariat avec France Info, Radio France et l’Ina éditent deux CD d’entretiens dans la collection Les Grandes Heures.
Générique
Arnaud Bédouët - Le narrateur
Aurélie Nuzillard - Niki de Saint-Phalle
Guillaume Durieux - Tinguely
Laurent Cléry - Le psychiatre
Sophie Doll - La "soucoupe"
Bruitages - Bertrand Amiel
Prises de son, montage et mixage - Claire Levasseur, Yannick Magnin
Assistants à la réalisation - Lise-Marie Barré, Lélio Plotton
Réalisation - Michel Sidoroff
Les coulisses de l'enregistrement



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