Brésil : la culture du viol

France Inter
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Après le drame du viol d’une jeune fille de 16 ans par une trentaine d’hommes, les brésiliennes se sont réveillées choquées de constater la profondeur de la culture du viol dans les esprits et les discours.

La culture du viol c’est de culpabiliser la victime du viol. C’est de penser qu’une femme, parce qu’elle utilise des habits « courts », demande à être violée

Nous sommes à Rio de Janeiro et nous venons d’entendre Aurea, une psychologue venue manifester la semaine dernière contre la culture du viol. Cette manifestation, qui va de nouveau avoir lieu aujourd’hui dans toutes les villes du Brésil, entend lutter contre une trop grande complaisance à l’égard du viol et des violences faites aux femmes dans le pays.

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Tout le temps, on culpabilise la femme pour cela, le lieu où elle se trouvait, les habits qu’elle utilisait, c’est cela qu’on appelle la culture du viol. Depuis qu’on est toutes petites, on nous met dans un moule pour que nos comportements, nos manières de nous habiller n’attirent pas trop les hommes ; et ça ça suffit, on veut être comme nous sommes, nous habiller comme on veut, les hommes doivent se contrôler. Un non est un non.

Aux côtés des femmes, il y avait aussi beaucoup d’hommes dans la rue, qui eux aussi s’insurgent contre les commentaires qu’ils ont vu sur les réseaux sociaux. Pour Joao, ces plaisanteries sont bien trop communes au Brésil et aboutissent à des actes criminels /

Le machisme incite vraiment à la violence et au viol et le féminisme est vraiment important pour éviter que cette violence se perpétue et cela se passe bien trop souvent dans ce pays. Et je crois que ce que l’on doit combattre sérieusement est le machisme, pour que les Brésiliens comprennent que ce machisme, cette tolérance pour ces plaisanteries et ces blagues moqueuses sur les femmes déprécient les femmes. Cette dépréciation de l’autre est terrible.

Aujourd’hui on combat le machisme au Brésil, mais aussi au Mexique et en Argentine. La violence faite aux femmes est loin d’avoir disparue mais ce thème n’est plus un tabou. Surtout les victimes savent désormais qu’elles ne sont pas responsables de ces crimes, même si beaucoup d’hommes le pensent encore.