Les opérations du nez viennent en première place. Mais il y a aussi les injections au niveau des lèvres et des joues. Ce n'est pas seulement le visage, il y a des opérations au niveau du corps, les seins ou les hanches et les fesses...
Nous sommes à Téhéran, et vous venez d’entendre Sanam, une jeune iranienne de 27 ans qui s’est fait refaire le nez à 20 ans. En Iran, les opérations de chirurgie esthétiques connaissent un boom. L'Iran est même devenu le premier pays pour les opérations du nez et se place parmi les dix premiers en ce qui concerne les opérations de chirurgie esthétique. Dans les rues de la capitale mais aussi celles de province, on voit de plus en plus d'Iraniennes avec un pansement sur le nez, vestige d'une opération récente. Ce phénomène surprenant dans un pays si traditionaliste s’explique par de nombreux facteurs, comme nous l’expose Siavosh Ghazi depuis Téhéran.
La religion n'interdit pas ces opérations. Elles sont aussi le signe de l'évolution de la société iranienne qui reste encore très traditionnelle.
Les séries télévisées sud-américaines et turques, diffusées sur les chaînes de la télévisons en persan des chaînes satellitaires - pourtant interdites - ont une grande influence sur ce changement culturel. Même si elles sont interdites, plus de 50% de la population regarde ces chaînes satellitaires qui diffusent des publicités pour des opérations esthétiques ou encore toute sorte d'injections.
Tout cela fait que les opérations se font de plus en plus dès le plus jeune âge comme l'explique Sanam.
Je me suis fait opérer il y a sept ans, à l'âge de vingt ans. Dès mon plus jeune âge, je voulais me faire opérer. Je me regardais devant le miroir et tirait le bout de mon nez vers le haut pour voir ce que ça donnait. Mon entourage ne disait rien. Certains disait que mon nez était bien et d'autres m'encourageaient à me faire opérer. J'avais une petite bosse que je voulais enlever Finalement, je me suis fait opérer dès que j'ai pu le faire. Si c'était aujourd’hui, je ne l'aurais peut-être pas fait.
En effet, les nez de toutes femmes opérées se ressemblent. Pour certains experts, le voile islamique obligatoire, explique le nombre élevé des opérations chirurgicales au niveau du visage. Mais il y a aussi la rivalité entre les femmes , comme l'affirme Maryam une Iranienne de 28 ans.
Toutes les femmes qui vont chez le médecin demandent qu'on leur refasse le nez avec le bout pointu et vers le haut et pense que c'est à la mode. La plupart des femmes se font opérer par rivalité et parce que leurs copines et des femmes de leurs familles l'ont fait et elles le font même si elles n'en ont pas besoin.
Mais les opérations chirurgicales se font de plus en plus chez les hommes, qui représentent désormais plus de 30% des personnes qui subissent des opérations, en particulier au niveau du nez.
On peut aussi voir de jeunes Iraniens qui ont subi des injections de botox ou se sont fait rétrécir leurs sourcils pour avoir un aspect moins viril.