Reportage de Frederic Ojardias correspondant de RFI à Séoul, Corée du Sud
Yeon-su Ju, __ étudiante coréenne en francais :
Il n’y a que très peu de gens peuvent parlent français. C’est recherché. Si on apprend le français, on peut aller dans les pays francophones pour travailler. Donc c’est facile d’obtenir des occasions de trouver du travail.__
Nous venons d’entendre Yeon-su Ju, une jeune Coréenne qui étudie le français et qui a été embauchée par une grande compagnie d’assurances.
L’apprentissage du français fait de la résistance en Corée du Sud : face à la « concurrence » grandissante de langues telles que le chinois ou le japonais, le nombre de département de français dans les universités est en légère baisse… mais le nombre d’apprenants, lui, affiche une légère hausse. Notamment parce que les grandes entreprises coréennes lorgnent de plus en plus vers la croissance africaine…
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Cho Hwarim est professeur de français à l’université de Cheonbuk ; cette professeure très dynamique a tissé des liens avec des conglomérats coréens. Des conglomérats qui sont de plus en plus présents sur les marchés africains… et donc de plus en plus intéressés par le profil de ses étudiants.
Cho Hwarim, professeur de français à l’université de Cheonbuk :
Je peux vous dire qu’aujourd’hui c’est l’Afrique notre avenir. Heureusement la plupart des pays africains sont francophones. C’est un grand atout pour nos étudiants, ça leur permet d’avoir un très très beau métier à l’avenir. Alors personnellement jusqu’à maintenant j’ai bien réussi - par chance -d’envoyer quelques de mes étudiants en Algérie. Très régulièrement j’ai beaucoup de sollicitations de l’Algérie à travers quelques entreprises sud-coréennes qui sont en train de développer la relation avec ce pays.
En Corée du Sud, 25 000 lycéens et 10 000 étudiants d’université apprennent la langue de Molière. Arnaud Pannier est attaché pour le français à l’ambassade de France à Séoul.
Arnaud Panier, attaché pour le français à l’ambassade de France à Séoul :
Globalement il y a une augmentation du nombre d’apprenants, notamment à l’université, où là progressivement on gagne – c’est lent, c’est progressif, c’est quelques centaines. Ce que l’on observe c’est que véritablement les Coréens, derrière leur francophilie – ce sont des gens très pragmatiques, très intelligent - et qui ont bien vu des opportunités, des nouvelles opportunités d’emploi qui se mettent en place et qui sont liées à l’Afrique, la croissance africaine – c’est sans doute le continent de la croissance du XXème siècle avec une moyenne à 8% - Les entreprises coréennes y investissent beaucoup. Elles ont besoin tout simplement de cadres, elles ont besoin de traducteurs, elles ont besoin de ressources humaines qui vont aller sur ces territoires.
Le profil de ces étudiants coréens de français change : autrefois plutôt intéressés par la littérature et les arts, de plus en plus ont déjà des spécialités telles que l’économie ou les relations internationales.