Dire au patient la vérité sur sa maladie ou non, qui a raison ?

En tant que médecine, faut-il dire la vérité au patient, coûte que coûte ? La vérité des faits est-elle plus importante que la durée de vie du patient ?
En tant que médecine, faut-il dire la vérité au patient, coûte que coûte ? La vérité des faits est-elle plus importante que la durée de vie du patient ? ©Getty - alashi
En tant que médecine, faut-il dire la vérité au patient, coûte que coûte ? La vérité des faits est-elle plus importante que la durée de vie du patient ? ©Getty - alashi
En tant que médecine, faut-il dire la vérité au patient, coûte que coûte ? La vérité des faits est-elle plus importante que la durée de vie du patient ? ©Getty - alashi
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Je voudrais vous parler aujourd’hui d’un cas de conscience auquel sont souvent confrontés les soignants, celui de la difficulté de choisir entre une posture déontologique ou conséquentialiste.

Je m’explique. 

Imaginez que vous êtes médecin. Vous connaissez ou vous avez connu des patients atteints de cancers trop graves pour qu’un traitement curatif soit envisagé. Vous devez alors, à chaque fois, expliquer avec beaucoup de précautions que le traitement s’oriente vers une prise en charge palliative, c’est-à-dire une prise en charge active et multidisciplinaire visant à améliorer le confort du patient.

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Pour le dire autrement : 

les carottes sont cuites, on va se défoncer pour qu’il souffre le moins possible sur le peu de temps qui lui reste

« les carottes sont cuites, on va se défoncer pour qu’il souffre le moins possible sur le peu de temps qui lui reste ». 

L’Esprit d’initiative
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Eh bien, Docteur Ali, les familles viennent parfois vous supplier de ne rien dire au malade car, expliquent-elles, « nous le connaissons : s’il comprend que c’est foutu, il va baisser les bras, arrêter de se battre »...

...et force est de constater qu’effectivement les familles -qui ont une bien meilleure connaissance de leurs proches que vous- ont souvent raison : quand il apprend que tout espoir de guérison est vain, et que vous vous orientez donc vers des soins dits « de confort », votre malade abandonne et la maladie l’emporte beaucoup plus vite.

Que faire ?

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Si vous êtes un médecin penchant du côté déontologiste, vous répondrez que la règle prévaut sur toute autre considération : en tant que patient c’est SA maladie et IL a le droit de connaître ce qu’il en est de SON état. Vous ne devez ni lui mentir ni lui cacher la vérité. 

Si vous êtes un médecin penchant du côté conséquentialiste, votre pente naturelle vous amènera à penser que le résultat de l’annonce doit être pris en compte dans la décision d’annoncer ou pas TOUTE la réalité de sa maladie au malade. Autrement dit : si savoir la vérité présente un risque ou une perte de chance pour la santé de votre malade, pour LUI, alors on peut travestir cette vérité parce que, finalement, seule la vie est importante et qu’elle prévaut sur n’importe quel principe. 

Alors souvent, il semble évident que la réponse est la réponse déontologique, mais dans les faits, quand on a les mains dans le cambouis, vous vous apercevez vite combien les choses sont plus compliquées que ça.

Oscar Wilde disait :

La vérité pure et simple est très rarement pure et jamais simple.

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Sans doute la bonne marche à suivre se trouve-t-elle entre ces deux pôles.

Et vous ? Qu’en pensez-vous ?

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