

On mesure mal l’importance qu’ont prise ces messageries dans notre vie de tous les jours. Ce sont les milliards de contenus publiés quotidiennement et une part significative de nos échanges en ligne.
On mesure mal l’importance qu’ont prise ces messageries dans notre vie de tous les jours. Ce sont les milliards de contenus publiés quotidiennement et une part significative de nos échanges en ligne. Si on s’arrête sur les plus grandes plateformes de messagerie, on a :
- WhatsAppqui compte plus de 2 milliards d’utilisateurs,
- Facebook Messenger avec 1,3 milliard,
- et derrière on a les Snapchatet Telegramavec quelques centaines de millions d’utilisateurs chacun.
Et juste pour avoir une idée, WhatsApp, c’est 100 milliards de messages par jour. Et c’est pas près de s’arrêter.
Un sondage de 2019 montre que 63% des internautes préfèrent partager du contenu sur ces plateformes de messageries et ça devant les grands réseaux sociaux traditionnels comme Twitter ou Facebook.
En quoi ces plateformes de messageries sont-elles propices à la diffusion de théories complotistes ?
Alors contrairement aux réseaux sociaux traditionnels, les contenus qui circulent sur les plateformes de messagerie sont en principe privés, comme avec les bons vieux SMS : seuls ceux qui participent à l’échange peuvent lire ce qui s’y dit.
Cet environnement intime, confiné, a tendance à libérer la parole, et pousse certains à relayer des informations peu fiables qu’ils n’oseraient pas forcément relayer publiquement.
Ensuite, ces plateformes reposent sur des relations d’affinité très forte. On communique surtout avec des proches avec lesquels on a particulièrement confiance. On aura donc plus facilement tendance à croire les fausses informations qu'ils nous partagent. Et notamment en période de pandémie.
La covid19 a eu un impact dans cet écosystème de l’information ?
Aucun doute là-dessus. La pandémie, notamment durant les périodes de confinement, a poussé un nombre faramineux d’individus en ligne et particulièrement sur les plateformes de messageries. Mais la pandémie a également été probablement l’un des plus grands accélérateurs de fausses infos et de contenus complotistes en ligne.
Vous couplez ces deux phénomènes et vous avez un cocktail particulièrement toxique. Mais au-delà de la pandémie, ces services de messagerie ont contribué de nombreuses fois à l’émergence d’événements parfois dramatiques.
On se rappelle peut-être qu’en mars 2019 une rumeur d’enlèvement d’enfants avait circulé notamment sur Snapchat et WhatsApp, s’était traduite par l’agression de membres de la communauté rom en France. Mais c’est surtout en Inde qu’on a eu les cas les plus graves avec une dizaine de lynchages suite à des rumeurs propagées encore une fois sur WhatsApp.
Tout ça pour dire que ces services de messagerie ne sont pas seulement des lieux de sociabilisation parfaitement légitime, mais aussi des espaces inquiétants de déploiements du complotisme avec des conséquences parfois dramatiques.
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