

Cette pochette iconique fait aujourd'hui partie de la légende du Velvet Underground. Pourtant, l'album fut un flop. Sur France Inter, la banane de Warhol se dévoile.
- Guillaume Meurice Humoriste
On raconte qu'il n'y a que mille personnes dans le monde qui ont acheté ce disque. Mais que chacune d'entre elles a fondé un groupe de rock. La pochette de l'album "The Velvet Underground and Nico", sorti en 1967 et signée Andy Warhol, est devenue mythique.
Pourquoi lit-on le nom de l'artiste et pas du groupe, sur ce disque ? Pourquoi cette banane ? Ce dimanche sur France Inter, la célèbre pochette, exposée en ce moment à la Philharmonie de Paris, raconte son histoire.
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"The Velvet underground and Nico" répond aux questions que vous avez posées sur Facebook et Twitter !
Pour la forme ! Enfin, je veux dire, pour la forme de la banane. Je suis très clairement une référence sexuelle. Dressée vers le haut, se détachant sur un fond blanc, ma banane est terriblement érotique, voire même sexy.
Mais ce n’est pas tout : il se trouve que la banane est un fruit que l’on retrouve un peu partout dans l’histoire de l’art, dans les natures mortes, dans des peintures surréalistes de Giorgio de Chirico. Et beaucoup dans le pop art , dont Andy était un représentant, où la banane était devenue un symbole de la société de consommation et de ses supermarchés, et sa belle couleur jaune qui en fait un fruit parfait pour la publicité. Deux autres artistes du pop art, Roy Lichtenstein et Claes Oldenburg, ont eux aussi utilisé la banane dans leurs oeuvres, même s’ils l’ont fait de façon moins subversive !

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Ha, ha ! C'est pour remettre une couche d’allusion sexuelle, au cas où la banane elle-même n’aurait pas suffi ! Mon rose se rapproche de la couleur d’un sexe d’homme, voilà tout ! D’ailleurs quand vous commenciez à "peler" la banane, vous pouviez vraiment vous demander si ce qu’il y avait en-dessous était une banane ou bien… enfin vous voyez.
Et comme il s’agissait de lécher la peau de la banane pour constater si celle-ci était imbibée de LSD… Je suis à moi seule la parfaite illustration de "Sexe, drogue & rock n’roll" !

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Epineuse question. Est-ce que j’appartiens aux héritiers d’Andy Warhol, qui m’a dessiné ? Au Velvet Underground, pour qui il m’a dessiné ? Ou au domaine public, d’où je viens, puisqu’Andy avait utilisé une photo de publicité pour me concevoir ?
J’ai été au coeur d’une affaire judiciaire il y a quelques années, en 2012 très précisément. John Cale et Lou Reed, du Velvet, avaient porté plainte contre la fondation Andy Warhol : pour eux, cette banane était devenue un emblème du groupe, et il n’était pas normal que les ayants-droit d’Andy m’utilisent à tort et à travers, sur des sacs ou des coques pour téléphone.
Mais ils ont été déboutés par le juge, qui n'a pas estimé que la plainte était recevable : de son côté, la fondation Warhol s’était engagée plusieurs années auparavant à ne jamais poursuivre le Velvet pour des droits d’auteurs sur cette banane.
Disons que je suis en garde alternée !
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Oh. C’est une question que je ne me suis jamais tellement posée. Vous savez, mis à part quand on m’exhibe dans une exposition dédiée au Velvet, ou avec d’autres oeuvres de Warhol, j’ai assez peu l’occasion d’aller au musée tout seul. Alors si je pouvais choisir, peut-être que je me débrouillerais pour me retrouver à côté d'autres oeuvres réalisées par des artistes pour des groupes de musique. Vous savez, ils sont nombreux à avoir fait ça, que ce soit pour l'argent, par amitié ou pour l'amour de l'art ! (Mais quand même beaucoup pour l'argent, hein)
Par exemple, Dali l'a fait pour son ami Jackie Gleason, sur la pochette de son album "Lonesome Echo" sorti en 1955. Le très cher Damien Hirst a fait poser une mouche sur une gélule sur un disque des Red Hot Chili Peppers. Et le encore plus cher Jeff Koons a illustré l'album "ArtPop" de Lady Gaga.

Même le très mystérieux Banksy s'est prêté au jeu ! Il a illustré l'album Think Tank du groupe Blur, en 2003. Lui qui a toujours rejeté les travaux commerciaux... Bon, il l'a reconnu lui-même, c'était pour le fric. L'original a été vendu pour près de 90.000€.

I was waiting for my man, twenty-six dollars in my hand...
Blague à part, la nuit dernière, j'étais un peu chez chacun de ceux qui ont acheté un jour où l'autre ce disque du Velvet et de Nico. C'est ça qui est super quand les artistes comme Andy créent des pochettes d'album pour des groupes, c'est une petite oeuvre d'art qui entre facilement chez les mélomanes !
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