"Le Baiser de l'Hôtel de Ville" de Robert Doisneau

France Inter
Publicité

La célèbre photo de Robert Doisneau est la première invitée de Bav[art]dages cet été. Aujourd'hui mondialement connue, il lui a fallu des années pour accédér à la notoriété.

Avec

Le Baiser de l'Hôtel de Ville a été capturé en 1950 par le photographe français Robert Doisneau, pour le compte du magazine américain Life. Photo posée, photo volée, baiser volé ? Cette célèbre photographie se dévoile ce dimanche dans le premier épisode de Bav[art]dages de cet été, et raconte comment son accession à la célébrité a attiré les convoitises.

"Le Baiser de l'Hôtel de Ville" répond à vos questions !

"Aucune offense ! Votre question est d’autant plus pertinente que, comme je l’ai dit à l’antenne, il m’a fallu plus de trente ans pour accéder à la célébrité. Mais ce n’est peut-être pas un hasard si mon succès remonte aux années 80 plus qu’aux années 50. Je suis l’image d’un Paris rêvé, d’un Paris qui n’est plus le même à l’époque où je deviens une icône que quand j’ai été prise. Tenez, c’est bien ça le mot : "icône".

Publicité

Robert était lui-même surpris de mon succès : "Cette photo m’inquiète un peu. Ce succès montre que c’est un effet facile. Pourquoi tant de gens s’identifient sur cette photo ? Parce que c’est le symbole d’un moment heureux", disait-il".

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

"Vous avez vu comme le baiser est passionné ?! Je ne suis pas le modèle, je ne suis que la photo, mais pour moi la réponse est oui, Jacques Carteaud embrassait bien".

"Vrai ! Comme je l’ai dit à l’antenne, Robert a fait poser deux jeunes gens sur la photo. Ce qui est vrai aussi, c’est qu’ils étaient comédiens, en formation au cours Simon. Mais Robert ne les a pas engagés en tant que comédiens ! Il les a repérés dans un bar en train de s’embrasser et il leur a demandé de reproduire leur geste à l’extérieur en leur laissant faire comme ils voulaient. C’est une photo posée oui, mais pas un faux baiser".

Une célébrité tardive ?

Si la photo a été prise en 1950 pour le magazine américain Life, il a fallu attendre les années 80 pour qu’elle accède à la célébrité. "Au départ, je n’étais qu’une seule photo parmi d’autres, et ce n’était même pas moi qui étais mise en avant dans le reportage de Life !", raconte la photographie.

Une photo posée ?

"Bien sûr !" répond le Baiser de l’Hôtel de Ville. "Vous imaginez saisir un instant pareil pour de vrai ? Et puis surtout, publier dans un magazine des photos d’anonymes comme ça, presque en gros plan, c’était le procès assuré", ajoute-t-il. Les amants de l’Hôtel de Ville de Paris sont donc deux amoureux repérés par Robert Doisneau lors de sa séance photo, en train de s’embrasser dans un café.

Qui sont les amants ?

"La rançon de la gloire", s’amuse la photo de Robert Doisneau. Au début des années 90, elle a été au coeur de deux procédures juridiques. "En 1992, des époux, les Lavergne, ont attaqué Robert pour obtenir 500.000 francs pour violation de leur vie privée. Ca n’a pas tenu, puisque Robert avait avoué quelques années plus tôt que je n’étais pas une photo volée mais une mise en scène".

En revanche, une dame, Françoise Bornet, réclame des droits pour son apparition sur la photo. "Elle a réussi à prouver que c’était bien elle sur la photo, en fournissant un tirage original que Robert lui avait remis après la séance", raconte l’oeuvre. Mais le tribunal refuse de lui verser des droits , estimant qu'elle n'était pas assez reconnaissable. Françoise Bornet a malgré tout réussi à gagner de l’argent, en vendant en 2005 aux enchères son tirage original. Celui-ci a été adjugé à 184.000 euros.