Le Centre Pompidou, de Renzo Piano et Richard Rogers

France Inter
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C'est aujourd'hui l'un des bâtiments les plus célèbres de France, et à l'époque l'un de ceux qui ont fait le plus polémique. Le Centre Pompidou se confie ce dimanche.

Inauguré en 1977, le Centre Pompidou à Paris accueille chaque année plus de cinq millions de visiteurs. Il réunit en son sein le musée national d'art moderne, mais aussi une immense bibliothèque, des salles de spectacles et un cinéma d'art et essai. Ce bâtiment ultra-moderne a été imaginé par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, lauréats d'un concours mondial d'architecture. Mais sa création n'a pas été sans embûches.

Pour en savoir plus sur cet imposant édifice, nous vous recommandons chaleureusement le dossier de médiation "Découvrir l'architecture du Centre Pompidou", ou le documentaire "L'odysée du Centre Pompidou" de la série "La Grande Expo".

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Le bâtiment du Centre Pompidou répond aux questions que vous lui avez posées sur Facebook et Twitter !

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Quand Renzo Piano et Richard Rogers m’ont imaginé, dans les années 70, ils ont voulu un bâtiment qui soit un bloc de verre dont chaque étage puisse être un immense plateau vide, sans aucun mur fixe, entièrement modulable. Et d’ailleurs si vous faites bien attention, c’est ce que je suis encore aujourd’hui : mes salles sont quasi-exclusivement faites de parois amovibles.

Problème : les murs et les faux plafonds, ça a une vraie utilité, ça permet de dissimuler les conduites techniques. Pour me dépouiller de cette contrainte, il a fallu que Renzo et Richard acceptent que toutes mes conduites soient visibles, au plafond… ou à l’extérieur de moi, donc !

Rien ! Quand on m’a construit ici, le plateau Beaubourg était l’un des derniers terrains vagues de la ville ! Au XIXe siècle, s’élevait là un quartier très peuplé et très pauvre, qui a complètement échappé aux grands travaux menés par Haussmann. Résultat, dans les années 1930, ce quartier qui était devenu "l’îlot insalubre numéro 1" a été complètement détruit. Dans les années 60, il servait essentiellement de parking. Et c’était un lieu plutôt mal famé. Georges Pompidou et son épouse Claude l’avaient déjà repéré bien avant que le projet soit lancé, ils savaient qu’ils voudraient faire quelque chose de ce lieu.

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Oh et vous savez, vous avez de la chance que j’aie été construit ici. Quand Malraux avait demandé à Le Corbusier de plancher sur un nouveau musée pour Paris, une dizaine d’années avant que mon projet soit lancé, il avait suggéré de raser le Grand Palais.

© Radio France

Salut Marie. Mon premier nom, c’était "Centre d'art du plateau Beaubourg" ! Évidemment, lorsque Georges Pompidou m'a imaginé et voulu, il ne pensait pas me donner son nom. Il comptait me donner le nom du site sur lequel j'étais construit.

Et vous savez, c'est nom qui m'a - en partie - sauvé. Quand Pompidou est mort, en 1974, je faisais encore débat. D'autant plus que son successeur, Valéry Giscard d'Estaing n'aimait pas du tout l'art contemporain. Mais alors pas du tout. Il a même fait refaire dans un style très vieux jeu les salons de l'Elysée que Georges et sa femme avaient modernisés.

Son premier ministre Jacques Chirac a eu beaucoup d'intelligence politique : quand la loi qui devait créer l'Etablissement public que j'allais devenir à été présentée au Parlement, Chirac a eu la bonne idée d'inclure à la loi le nom du lieu : Centre national d'art et de culture Georges Pompidou. Vous imaginez le scandale si Giscard avait fait capoter un projet qui portait le nom de son prédécesseur ! A partir du moment où le nom de Pompidou était accolé au projet, j'étais indécrottable.

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Merci Cha, votre question rejoint celle de Marie. Mes couleurs sont arrivées bien longtemps après que Renzo et Richard ont été choisis pour être mes architectes, et même après le début des mes travaux. Pompidou aimait le projet mais il voulait que je sois plus "habillé", moins brut. Il y a eu un projet de façade faite d’écrans géants, un autre projet à base de bleu et d’argenté imaginé par Vasarely. Mais Renzo et Richard voulaient quelque chose de plus radical, pour répondre à un groupe d’architectes qui disaient que je n’étais pas de l’architecture, car je n’étais pas "un geste architectural", une prise de position esthétique de l’architecte.

Du coup ils ont fait appel à Jean Dewasne, un peintre abstrait français. C’est lui qui leur a suggérer de donner au bâtiment des couleurs vives.

Et comme le disait à juste titre Marie un peu plus haut, il y a un code couleur pour mes tuyaux : bleu pour les conduites d’air, vert pour les eaux, jaune pour tout ce qui touche à l’électricité, et rouge pour les circulations, c’est-à-dire les Escalators et les ascenseurs.

Je m'attendais à cette question. J'aimerais vous rappeler deux choses : d'une part, mes deux architectes m'ont dessiné pour que je sois moderne, fonctionnel, novateur, tout ce que vous voulez, mais beau, ce n'était pas leur priorité. C'est ce qui leur a valu d'être houspillés par bon nombre d'autres architectes. Le débat sur ma beauté est un faux débat, il est acquis dès le départ que je ne suis pas conçu pour être beau.

Autre chose : je suis issu de la volonté d'un homme, qui n'est autre que celui qui m'a donné mon nom. Georges Pompidou. Et je ne suis qu'un bâtiment, pas un grand expert en politique, mais je crois me souvenir que Pompidou n'était ni très bobo, ni très de gauche. Alors certes, il n'aimait pas beaucoup mon allure. Mais il a toujours absolument tenu à ce que le choix du jury du concours d'architectes soit respecté.

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Et merci à Jean-Luc Vabres de France Bleu, qui a eu la gentillesse de venir prêter sa voix au Centre Pompidou pour cet épisode de Bav[art]dages !

Jean-Luc Vabres dans le studio de Bav[art]dages
Jean-Luc Vabres dans le studio de Bav[art]dages
© Radio France - C.H.