Le point Chimamanda Ngozi Adichie

Ngozi Adichie le 24 septembre 2021 à Berlin
Ngozi Adichie le 24 septembre 2021 à Berlin ©Maxppp - Britta Pedersen
Ngozi Adichie le 24 septembre 2021 à Berlin ©Maxppp - Britta Pedersen
Ngozi Adichie le 24 septembre 2021 à Berlin ©Maxppp - Britta Pedersen
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Romancière, partagée entre les États-Unis et le Nigéria, elle est devenue une icône du féminisme et l’une des grandes penseuses de ces dernières années. Chimamanda Ngozi Adichie est l'invitée d'Augustin Trapenard.

Notes sur le chagrin, son nouveau livre vient de paraitre, dans une traduction de Mona de Pracontal. Elle y raconte la disparition de son père, en pleine pandémie. Un très beau texte au cœur duquel cohabitent l’indicible, l’amour et la transmission. Chimamanda Ngozi Adichie est dans Boomerang. 

Extraits de l'entretien

A la mort de mon père, pour la toute première fois de ma vie, les mots me manquaient. Je n’arrivais pas à exprimer pour moi-même ce que je ressentais. J’étais tellement sidérée par le chagrin que je me suis mise à écrire pour trouver les mots.

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Je suis inquiète pour l’avenir de la civilisation occidentale. Nous vivons une époque d’auto-censure, une époque dénuée d’empathie à l’échelle collective, où les idées sont vouées à mourir parce que tout le monde a peur de dire ce qu’il ne faudrait pas dire.

L’Amérique exporte ses problèmes. Le reste du monde les importe et les fait siens. La liberté d’expression est aujourd’hui largement remise en cause.

Les réseaux sociaux sont devenus un moyen d’autopunition. Des jeunes partout dans le monde sont terrifiés à l’idée d’être incorrects, parce qu'ils se feraient lyncher, alors parce qu’on a peur de formuler une question en termes corrects, on ne la pose pas.

Je m’interroge sur ce que sera la production artistique dans 20 ans, et la production littéraire à venir. Nous avons créé un environnement qui ne se prête pas à la recherche créative. Pour créer de la littérature, il ne faut pas avoir peur de déranger.

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Je suis d’accord pour faire tomber certaines statues, à condition qu’on les transfère d’une grande place à un musée. Je ne veux ni qu’on les honore, ni qu’on les efface.

Ecoutez l'intégralité de l'interview en version originale

Chimamanda Ngozi Adichie en VO

30 min

Programmation musicale

  • NINA SIMONE - LITTLE GIRL BLUE
  • EDDY DE PRETTO - PAUSE