Le grand Pierre Lemaitre !

Pierre Lemaître en septembre 2018
Pierre Lemaître en septembre 2018 ©Maxppp - Mirco Toniolo
Pierre Lemaître en septembre 2018 ©Maxppp - Mirco Toniolo
Pierre Lemaître en septembre 2018 ©Maxppp - Mirco Toniolo
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Prix Goncourt pour "Au-revoir là-haut", qui ouvrait sa trilogie des "Enfants du désastre", il poursuit son exploration du XXème siècle, avec une nouvelle tétralogie "Les années glorieuses", dont le premier tome, vient de paraitre. Le romancier Pierre Lemaitre est l'invité d'Augustin Trapenard.

Avec

Dans Le grand monde, véritable saga familiale, il nous promène de Beyrouth à Saigon en passant par Paris, et nous dévoile l’envers du début des Trente Glorieuses, avec un sens du rebondissement inégalé. Pierre Lemaitre est dans Boomerang.

L'essentiel de l'entretien

"On a tous le sentiment de vivre un moment historique. Ce sentiment est décuplé par le sentiment d’incertitude qui n’a jamais été aussi puissant, un sentiment qui, je crois, trouble la lecture de l’événement."

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"Je raconte des histoires, mais je n’ai pas envie de donner des leçons. J’ai des avis, je n’avance point masqué, mais je m’interdis de dire au lecteur ce qu’il doit penser."

"La littérature a une grande force : elle nous donne des éclairages différents sur les événements. C’est une de ses grandeurs : elle nous propose ce que Dos Passos appelait « l’œil de la caméra."

"Je suis un citoyen frustré. Il me semble que l’intérêt du débat politique serait d’aborder les questions fondamentales de l’environnement et de la répartition des richesses. Mais l’on se perd dans des détails."

"Le roman n’est pas un Lexomil, ce n’est pas un anxiolytique. Le monde actuel est difficile, mais je n’aime pas la littérature d’évasion ou qui fait du bien. Un roman doit montrer des choses tragiques tout en étant, aussi, jubilatoire"

Les 80''
1 min

Extraits de l'émission

Que connaissait-il de l’Indochine avant d’écrire Le grand monde ?

Pierre Lemaître : "Sans me vanter : rien !"

Comment rendre l’Indochine, sans y être allé ?

"Une question de technique, d'habilité et du savoir-faire. Pour bien raconter une histoire il faut beaucoup de cœur et de technique."

Pas de précision pédagogique ?

"Je raconte une histoire, mais je n’ai pas envie de donner des leçons."

A quoi sert la littérature ?

"En tant que romancier, ce qui m’intéresse c’est comment la littérature va éclairer le monde. Mes livres l’éclairent modestement. Mon opinion sur la décolonisation n’a pas plus d’intérêt que celle d’un citoyen d’un auditeur lambda. La littérature n’est qu’une question de point de vue. Et moi, je travaille sur les interstices du XXe."

"Le rôle de la littérature n'est pas d'être un Lexomil."

En littérature, qu’apporte la maturité ?

"L'avantage apporté par la maturité est de ne plus être impressionné par certains sujets."

Comment voit-il son travail d’écriture ?

"Ecrire, c’est suivre des personnages qui sont chacun dans leur couloir de nage. Il faut les suivre et ménager les croisements."

Que pense-t-il des Trente Glorieuses ?

"Je suis né dans les années 1950. Mes premiers souvenirs sont les années 1960. Les Trente Glorieuses, je les ai vécues, mais je n’étais pas un enfant heureux."

Lors de sa venue à "Boomerang" la dernière fois, il a lu un papier sur les riches : qu'écrirait-il aujourd'hui ?

Quatre ans après mon papier sur les riches, le constat serait encore pire : la richesse des plus riches a augmenté de 439%, alors que nous avons dans le pays 10 millions de pauvres !

Quel est la place du journalisme dans Le grand monde ?

"Les Trente Glorieuses est la dernière époque avant que les journalistes ne se contentent de lire leurs confrères."

Carte blanche

Pierre Lemaitre a écrit un texte sur les enfants dyspraxiques.

Programmation musicale

  • JACQUES HIGELIN – TÊTE EN L’AIR
  • ROSALIA + THE WEEKEND – LA FAMA

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