Libre Victoria Abril

Victoria Abril en septembre 2021
Victoria Abril en septembre 2021 ©Getty - Juan Naharro Gimenez
Victoria Abril en septembre 2021 ©Getty - Juan Naharro Gimenez
Victoria Abril en septembre 2021 ©Getty - Juan Naharro Gimenez
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Elle est comédienne et se partage entre l’Espagne et la France depuis bientôt 40 ans. Ses rôles chez Almodovar, dans "Talons Aiguilles" notamment, ont fait d’elle une icône du cinéma mondial. Victoria Abril est l'invitée d'Augustin Trapenard.

Avec

Elle est actuellement sur les planches du Théâtre de la Renaissance, dans Drôle de Genre, une comédie où elle joue une femme au lourd secret. Victoria Abril est dans Boomerang.

Extraits de l'entretien

"Enfant, je me suis sauvée de l’internat où j’étais, car j’avais le syndrome d’Oliver Twist. J'attendais que le temps passe, j'imaginais que ma mère allait venir me chercher… J’avais l’impression de ne pas appartenir à ce monde."

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"Mon premier rôle m’a fait choisir le cinéma : c’était un garçon qui voulait être une fille, et moi j’étais une fille qui voulait être un garçon, avoir les droits d’un garçon. C’est là que j’ai pris conscience de l'aspect thérapeutique du métier d’actrice."

"La littérature, le cinéma, les livres, la culture en général, tout ça nous aide à vivre."

De mon enfance, je ne conserve pas d’images, pas de souvenirs de cinéma… J’ai découvert tout ce monde bien après, quand je suis arrivée en France. Je regardais alors tout avec les yeux grands ouverts, et j'apprenais.

"Tous les films avec Almodovar étaient intenses : douze heures de tournage, puis la fête toute la nuit. Et la nuit, on dansait partout, vraiment partout, dans n’importe quel endroit. C’était fou !"

"En amour, il faut faire des concessions, sinon l’amour ne dure pas. Quand on aime quelqu’un, ce n’est pas pour ses vertus… mais pour ses défauts."

Au cinéma, dès 40 ans, on n’est plus femme, plus actrice. Les metteurs en scène ne savent plus quoi faire avec vous, il n’y a plus d’amour, plus de sexualité. Les rôles sont ceux d'aigries ou méchantes… Alors je me suis dit qu’au lieu de m’emmerder, il fallait créer.

Carte blanche

Pour sa carte blanche, Victoria Abril a choisi de lire un poème de Louis Aragon.

"Tandis que je parlais le langage des vers
Elle s'est doucement tendrement endormie
Comme une maison d'ombre au creux de notre vie
Une lampe baissée au cœur des myrtes verts

Sa joue a retrouvé le printemps du repos
Ô corps sans poids pose dans un songe de toile
Ciel formé de ses yeux à l'heure des étoiles
Un jeune sang l'habite au couvert de sa peau

La voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu sait obéissant à quels lointains signaux
Et c'est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables

Je vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu'elle reste pareille aux marches du silence
Qui m'échappe pourtant de toute son enfance
Dans ce pays secret à mes pas interdit

Je te supplie amour au nom de nous ensemble
De ma suppliciante et folle jalousie
Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble

J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux."

Louis Aragon.

Programmation musicale

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