Opération Belmondo !

L'acteur français Jean-Paul Belmondo (septembre 2016)
L'acteur français Jean-Paul Belmondo (septembre 2016) ©Maxppp - PHOTOSHOT
L'acteur français Jean-Paul Belmondo (septembre 2016) ©Maxppp - PHOTOSHOT
L'acteur français Jean-Paul Belmondo (septembre 2016) ©Maxppp - PHOTOSHOT
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Sa gouaille légendaire en a fait un monstre sacré, un héros, une icône et une mémoire du cinéma français. Jean-Paul Belmondo est l'invité d'Augustin Trapenard.

Avec

En septembre 2016, la Mostra de Venise lui remettait un Lion d’Or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Cette même année, il publie aux éditions Fayard, ses mémoires, Mille vies valent mieux qu’une, ainsi qu'un livre de photos commentées, Belmondo par Belmondo.

► Lire aussi | Six films qui ont fait sa carrière

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Extraits de l'émission

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Augustin Trapenard : Cette liberté, cette allégresse, cette joie de vivre, ça vient d'où ? 

Jean-Paul Belmondo : "Je suis né comme ça. Ma mère, ou mon père, m'ont toujours élevé comme ça. Cela vient peut-être de l'époque qui était beaucoup plus gaie, beaucoup plus libre. 

On sortait de la guerre, et il y avait la joie de recommencer à vivre."

Une des premières fois ou vous vous produisez devant un public, c'est dans une fête foraine à Priac-sur-Mer pour un concours de bonimenteurs. Vous souvenez ce que vous avez ressenti quand vous êtes monté sur scène ? 

JPB : "Je me suis dit : ""Je suis bon pour les boniments", je suis un bonimenteur. Au début, j'ai joué que des rôles comiques, et A bout de souffle m'a fait découvrir autre chose. Je ne pensais pas que je pouvais le faire et le faire très bien."

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Comédien, je crois que j'ai voulu l'être tout de suite. A 10 ans, je faisais le clown. Ça amusait beaucoup ma mère. Et petit à petit, j'ai pensé que je pourrais être un comédien et j'ai commencé dans des petits rôles de théâtre.   

J'ai joué dix ans au théâtre avant de faire du cinéma."

Vous vous souvenez du jour où vous l'avez annoncé à votre père ? 

JPB : "Mon père et ma mère étaient complètement désespérés : 'On ne peut rien en faire'. J'avais quitté l'école à 14 ans pour faire des paquets. Alors mon père m'a dit : 'Je vais te présenter à un ami qui est à la Comédie Française et il nous dira ce qu'il pense de toi. C'était André Bruno. J'arrive tout ému chez lui. Il me demande si je connais une fable.

Je commence Le savetier et le financier, et il me dit : 'Arrête. Fais autre chose'. J'ai pleuré et mon père m'a dit : "On n'a jamais perdu, il faut garder le moral. 

Je te suppose, assez clairvoyant pour envisager les difficultés que tu vas rencontrer. Essaie et cours ta chance."

Des difficultés, vous en avez rencontré Jean-Paul Belmondo au Conservatoire, notamment où votre style de jeu peu conventionnel est assez mal perçu. Qu'est-ce qui ne cadrait pas avec l'époque dans votre façon de jouer ? 

JPB : "Ma façon de jouer était très en avance, je crois. J'ai vécu en avance dans le jeu."

Votre premier prof, qui s'appelle René Simon, vous dit que vous n'êtes pas fait pour le métier, que vous ne ferez carrière qu'à 50 ans. Il y en a un autre qui s'appelle Pierre Dux qui vous dit que vous êtes moche, que jamais vous ne prendrais une belle femme dans vos bras. La réussite, le succès a peut-être été une revanche pour vous ? 

JPB : "Oui, ça a été une revanche, forcément, parce que j'ai une sale gueule. Et Pierre Dux, mon professeur lorsque je passais des scènes, me disait : 'Qu'est ce que vous voulez que je vous dise. Asseyez-vous'. Et un jour, je me promenais sur les Champs-Elysées avec la femme avec qui je vivais, Ursula Andress, je le rencontre et il me dit : 'on fait ce qu'on peut.' 

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Les règles strictes qui présidait aux Français le système de classes symbolisée par les portes, grandes ou de service, pour les maîtres ou pour les esclaves, pour les gloires ou pour les laquais me dégoûtaient. Les Français et le Conservatoire me filaient parfois la chair de poule comme deux théâtres de momie".

Ça ressemble à un vrai traumatisme quand même, le théâtre. À tel point que quand vous remontez sur les planches du Théâtre Sarah Bernhardt, le 24 février 1987, vous avez failli tout plaquer et ne pas monter sur scène. Qu'est-ce qui vous faisait peur ? 

JPB : "Je me suis dit : 'Tu n'as joué depuis vingt-huit ans. Tu vas être ridicule. Tout le monde va se moquer.' Je monte dans la voiture et je pars. Et puis au bout de dix kilomètres je me dis : "Mais tu es fou. Il faut que tu y ailles.' J'y suis allé et ça a été un triomphe."

C'est quoi un bon acteur pour vous ? 

JPB : "Ce n'est pas d'être naturel. Naturel, tout le monde peut l'être, mais c'est d'avoir un petit peu plus que ça."

C'était quoi votre petit truc en plus à vous ? 

JPB : "La bonne humeur, parce que même dans mes rôles difficiles, je riais quand même."

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Vous avez des regrets ? 

"Oui, j'ai des regrets, bien sûr, sinon je serai un clown."

L'équipe