A travers l'évasion de détenus, Meadowlark met en scène un face à face père-fils. Ethan Hawke, l'acteur de "Bienvenue à Gattaca" et de "Croc-Blanc" scénarise une bande-dessinée noire et intimiste.
Dans une autre vie, Jack a été boxeur
On l'appelait Jack - Meadowlark - Johnson. Maurice, son ancien agent le décrit comme un loser, incapable de remporter un combat, malgré son talent. Aujourd'hui, Jack est gardien de prison.
Certes, il est respecté au pénitencier mais ça reste un pauvre type qui a raté sa vie.
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Excédé par ses errements, sa femme est partie. Elle vit désormais avec un homme plus simple, pas plus malin mais plus adulte que Jack. Cooper est le seul lien qu'il reste entre eux. Un fils qui idolâtre son père et qui déteste le nouvel ami de sa mère. Ce qui amuse Jack.
Rappelle toi Coop, pas de contact visuel avec la faune sauvagee
La journée commence par un coup de fil
Une énième engueulade. L'ex-femme de Jack lui reproche de ne pas s'occuper de son fils qui vient d'être renvoyé du lycée.
Greg Ruth et Ethan Hawke plantent le décors dans une bourgade des Etats-Unis plutôt déserte. Chaque page à la même teinte, un léger jaune pour le fond et des personnages dessinés au crayon noir.
Meadowlark se lit comme un film. D'ailleurs, il est présenté quasi comme tel par les auteurs. Des cases cerclées de noir, façon storyboard. Une fois le décors planté et les protagonistes présentés, les auteurs embarquent le lecteur.
Cooper va passer la journée avec son père, en prison, côté surveillants mais avec en face de lui, de grands criminels. Meurtriers, assassins, tout ce que la société a fait de plus inhumain se trouve ici. "Rappelle toi Coop, pas de contact visuel avec la faune sauvage" lui explique Buck le copain de son père.
L'évasion
Les choses vont basculer très vite. Des gardiens attaqués, des détenus qui s'évadent. Les circonstances de cette évasion ne laissent guère de place au doute. Il y a eu des complicités à l'intérieur de la prison.
Mais l'important n'est pas encore là, ce qui compte, c'est de mettre Cooper à l'abri. Et c'est une autre histoire qui commence. Jack et son père vont croiser le chemin des évadés. Rien ne va se passer comme prévu, ni pour Jack, ni pour Cooper, ni pour les évadés.
Meadowlark n'est pas qu'une simple histoire de gangsters en fuite, qu'on rattrape. Ethan Hawke scénarise une histoire double, de façon assez maligne. Les coups pleuvent, les trahisons. Gros plan, plan serré, Greg Ruth le suit sur chaque réplique. Pour chaque coup, les scènes de violences ont leur prise de vue.
Je n'ai pas besoin que tu sois parfait Pa'. J'ai juste besoin que tu sois là
Le père et le fils vont se découvrir au sens propre et au sens figuré, au fil des pages. Un face à face pudique où chaque mot compte. C'est la deuxième collaboration d'Ethan Hawke avec Greg Ruth. Avec Indeh, ils avaient exploré l'histoire des Apaches, version indien. Avec Meadowlark, ils sont sur un autre registre, plus intimiste et c'est d'une efficacité redoutable.
Meadowlark chez Robinson.
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