

Il y a 60 ans, la France signait les Accords d'Evian qui allaient mettre un terme à la Guerre d'Algérie. La BD s'en fait l'écho. Ici, une sélection pour comprendre le conflit, ses protagonistes, son horreur et ses dirigeants.
"Alger - Retour" de Fred Neidhart
Ce ne sera pas une histoire circonstanciée, avec des dates repères. C'est une histoire de famille qui comme beaucoup d'autres, se raconte des années après, par l'entremise de ceux qui cherchent à comprendre. Daniel a les traits de Fred Neidhart. En 2014, il a rendez-vous avec l'Alger de son père pied-noir. Celle qu'il a quitté un jour de 62 et sur laquelle il a tiré un trait.
Puisque ça t'amuse tant que ça de remuer la merde, t'as qu'à y aller toi-même !
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Daniel veut d'abord aller dans l'appartement où a vécu son père. Les noms des rues ont changé mais la mémoire de la colonisation n'est jamais bien loin chez les habitants qu'ils soient vieux ou plus jeunes. Mahmoud Haddad lui raconte comment son père a récupéré l'appartement du père de Daniel, juste après l'indépendance. Lui était adolescent. Il deviendra professeur de Français. Daniel prend des photos, raconte ce qu'il sait de son père en Algérie. Mais que comprend on d'une histoire que l'on n'a pas vécu ?
Si tu veux découvrir Alger, faut faire la visite avec un vrai Algérois
La visite de Daniel prend la forme d'un pèlerinage. Mahmoud est imprégné de France, de ses grands auteurs. C'est aussi un homme malin qui va montrer à Daniel, à travers les gens qui la composent, ce qu'est devenu Alger. Entre hier avec les attentats sur les terrasses et aujourd'hui, L'Algérie des pots-de-vin, du pouvoir que certains se sont accaparés, les années de plomb, etc... Tout y passe. Daniel écoute les Algériens anciens et jeunes. Mais le fossé est parfois trop grand.

Si la France elle avait pas livré l'Algérie à des ripoux, on n'en serait pas là !
En quelques pages et avec un dessin léger, bordé d'un trait d'humour où la mauvaise conscience de Daniel prend la forme d'un nuage vert, Fred Neidhart raconte un cheminement. Celui du fils qui finira par comprendre pourquoi pour son père, il est si difficile de revenir.
Alger - Retour chez Marabulles.
"Appelés d'Algérie" - Meralli & Deloupy

Septembre 1955, Raymond est appelé. Il part rejoindre l'Algérie. Dessin ligne claire, Raymond raconte sur son lit d'hôpital, à son petit fils, ce que fut pour lui, la Guerre d'Algérie, loin des grandes villes. On tue, on décapite, on brûle des villages, on torture les indigènes quand on ne les appelle pas bicots ou bougnoules. Les mots sont effrayants, les scènes aussi.
Quand on met un fusil dans les mains d'un homme, il est déjà un autre homme

Du haut de ses 90 ans, les larmes coulent. Raymond cherche un pardon. Jérôme son petit-fils, exhume ses souvenirs et ceux d'autres. Mais tousse ont un goût de sang. Reste ces mots d'un résistant algérien au petit-fils de Raymond : "La France et l'Algérie sont deux soeurs qui s'aiment autant qu'elles se battent."
Appelés d'Algérie chez Marabulles.
Un Général, des Généraux - Boucq & Juncker

Un général Massu crétin, un général Salan rouge pivoine, un président du Conseil Pierre Pfimlin qui trépigne et un de Gaulle roublard, au-dessus de la mêlée, dans un récit documenté et potache, Boucq et Juncker déplient 2 ans de l'histoire de France entre Alger et Paris jusqu'au retour de De Gaulle et son : "Je vous ai compris !"
Mais ils me font tous ch... ces cons !!

Les portes claquent. Les baffes volent, les poings tambourinent aux portes. Les parlementaires sont frondeurs, les policiers, moutons. C'est du vaudeville en BD. Boucq s'amuse en dessins, des mots de Junker. C'est drôle à souhait, pour ne pas dire, culotté.
Un Général des Généraux chez Le Lombard.
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